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L'histoire de Bibata, 18 ans, burkinabè

Quelle était la situation de Bibata avant que le SSI puisse la prendre en charge ?

Jusqu’à l’âge de 12 ans, Bibata était une jeune fille qui vivait heureuse au sein de la communauté musulmane de son village de Bazoulé au Burkina Faso. Son père a deux épouses et élève ses 17 enfants. Bibata, elle, est l’aînée des quatre enfants qu’a eus sa mère et fréquente quotidiennement l’école locale. Un jour, sa tante arrive du Niger voisin où elle vit, pour rendre visite à sa sœur, la maman de Bibata. La tante propose au père de la jeune fille de l’emmener avec elle afin de l’envoyer dans une meilleure école à Ouagadougou.

Mais dans le dos du père, elle confie à sa sœur vouloir en réalité contraindre Bibata à l’aider dans les tâches ménagères. Devant la pression de sa maman, la jeune fille se voit contrainte de quitter sa famille, ses amis et son village pour une destination inconnue. Arrivée à Ouagadougou, la petite comprend vite que ce lieu n’est qu’une étape et que sa tante n’a nullement l’intention de l’envoyer à l’école. En effet, le lendemain, l’enfant est mise dans un bus en partance pour le Niger.

Sur place, Bibata va vivre un véritable calvaire. Insultée, battue et maltraitée par sa tante, elle est déscolarisée et forcée par sa tante à faire la cuisine, le ménage et la lessive pour ses deux fils et son mari. L’homme, qui est alcoolique, frappe sa femme qui se venge alors sur sa pauvre nièce.

En quoi a consisté votre action auprès de cette jeune fille en détresse ?

Un jour où la tante de Bibata est absente, une voisine, choquée par tant de maltraitances, prévient la police. Bibata est alors confiée par les officiers à l’association ANTD (Association Nigérienne pour le Traitement de la Délinquance et la Prévention du Crime) au Niger, une organisation soutenue par le SSI dans le cadre du Réseau Afrique de l’Ouest pour la protection des enfants (RAO).

Après un court séjour sur place, elle est ramenée au Burkina Faso par le représentant local du RAO où elle est prise en charge par le centre de la Croix Rouge de Ouagadougou.

Votre prise en charge consiste-t-elle également à ramener la jeune fille dans son environnement familial ?

Bibata ne vivra un vrai soulagement que quelques jours plus tard lorsqu’elle est finalement ramenée dans son village auprès de siens. Aujourd’hui, la jeune fille a repris sa scolarité et a d’ailleurs réussi brillamment son Certificat d’École Primaire. Elle s’apprête maintenant à entrer au collège et à suivre en parallèle une formation de teinture sur tissu. Bibata s’épanouit aujourd’hui auprès des membres de sa communauté.