Observatoire Géostratégique

numéro 301 / 21 septembre 2020

SYRIE : L’ONU EVOQUE DES CRIMES DE GUERRES DANS LES ZONES SOUS CONTRÔLE TURC – AFP, 18 septembre.

Des crimes de guerre pourraient avoir été commis dans les zones syriennes sous contrôle de la Turquie ou des groupes armés qu’elle soutient, a alerté vendredi la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Michelle Bachelet. Dans un communiqué, le Haut-Commissariat de l’ONU décrit une situation des droits humains « sombre » dans certaines parties du nord, du nord-ouest et du nord-est de la Syrie qui sont sous le contrôle des forces turques et des groupes armés qui leur sont affiliés, avec une violence et une criminalité répandue. « Les personnes vivant dans ces régions dont les droits ont été violés ont droit à une protection et à un dédommagement », a affirmé Michelle Bachelet.

Elle a « exhorté la Turquie à lancer immédiatement une enquête impartiale, transparente et indépendante sur les incidents que nous avons observés, à rendre compte du sort des personnes détenues et enlevées par les groupes armés affiliés et à poursuivre les auteurs de ce qui pourrait, dans certains cas, constituer des crimes au regard du droit international, notamment des crimes de guerre ». « Ceci est d’autant plus important, a-t-elle ajouté, que nous avons reçu des rapports inquiétants selon lesquels certains détenus et personnes enlevées auraient été transférés en Turquie suite à leur détention en Syrie par des groupes armés affiliés » à Ankara.

La Turquie, qui contrôle par le biais de groupes armés syriens qu’elle soutient de vastes territoires en Syrie, a vigoureusement rejeté ces accusations. « Nous rejetons entièrement les allégations infondées contre des groupes de l’opposition syrienne opérant sur le terrain pour combattre le terrorisme et permettre le retour des réfugiés », a indiqué le ministère des Affaires étrangères turc dans un communiqué.

Il a aussi rejeté « les allégations infondées à l’encontre de notre pays en lien avec ces groupes et les critiques injustifiées de la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme contre notre pays ». Le ministère turc a aussi accusé l’Onu d’avoir omis de signaler dans son communiqué les « violations » commises par le régime syrien et par les milices kurdes des YPG. L’ONU indique avoir constaté ces derniers mois la répétition d’un schéma alarmant de graves violations dans ces régions, notamment à Afrin, Ras al-Ain et Tel Abyad, majoritairement kurdes, où une augmentation des meurtres, des enlèvements, des transferts illégaux de personnes, des confiscations de terres et de biens, et des expulsions forcées ont été documentées.

Du 1er janvier au 14 septembre, le Haut-Commissariat a confirmé la mort d’au moins 116 civils due notamment à des engins explosifs improvisés (EEI). Environ 463 civils ont été blessés. « Les groupes armés affiliés à la Turquie ont également confisqué et pillé des maisons, des terres et d’autres biens privés et commerciaux sans nécessité militaire apparente, et ont occupé nombre d’entre eux avec leurs propres familles », a détaillé le Haut-Commissariat. Parmi d’autres violations graves des droits de l’homme, l’ONU a également documenté l’enlèvement et la disparition de civils, y compris femmes et enfants, dont le sort reste pour certains inconnus.

 

L’ARMEE AMERICAINE RENFORCE SON DEPLOIEMENT FACE AUX RUSSES DANS LE NORD-EST SYRIEN – Paul Khalifeh, 19 septembre.

L’armée américaine a déployé des blindés et des dizaines de militaires supplémentaires dans le nord-est syrien après plusieurs incidents avec les forces russes présentes dans cette région riche en pétrole. Le déploiement militaire américain est modeste mais il montre la volonté des Etats-Unis de ne pas laisser le terrain libre à l’armée russe dans le nord-est de la Syrie : une demi-douzaine de véhicules blindés de combat, manœuvrés par une centaine de militaires, aéroportés d’une base du Koweït. Les Américains ont également décidé d’accroître la fréquence des patrouilles aériennes au-dessus des secteurs contrôlés par leurs forces essentiellement déployées autour des principaux puits de pétrole du nord-est syrien. Un responsable américain cité par des agences de presse internationales a indiqué que ce déploiement est un « signal clair envoyé à la Russie et d’autres acteurs pour qu’ils s’abstiennent d’actes non professionnels et dangereux ». La décision des Etats-Unis intervient après une série d’incidents qui ont opposé ces dernières semaines les militaires américains aux forces russes. Celles-ci sont désormais déployées le long de la frontière turque, conformément à un accord avec Ankara. Fin août, sept soldats américains avaient été blessés au cours d’une collision avec un véhicule russe. Des vidéos mises en ligne sur Twitter montrent des blindés et des hélicoptères russes bloquant des véhicules américains, puis les forçant à quitter la zone. La Russie a aussi renforcé ses liens avec des tribus arabes du nord-est syrien, qui réclament le retrait des quelques centaines de soldats américains encore présents dans la région.

 

SANCTIONS AMERICAINES : LA RUSSIE VEUT AIDER LA SYRIE A CONTOURNER LA « LOI CESAR » – AFP, 7 septembre.

Une importante délégation russe, conduite par le vice-Premier ministre Iouri Borissov et le chef de la diplomatie Serguei Lavrov, a rencontré à Damas lundi 7 septembre le président syrien Bachar el-Assad et d’autres hauts responsables. Cette visite intervient alors que le pays traverse une situation économique difficile, aggravée par les sanctions occidentales, et alors que le processus politique n’enregistre aucune percée significative.

L’objectif de la visite de la délégation russe à Damas, lundi 7 septembre, est de renforcer la coopération économique bilatérale pour aider la Syrie à atténuer les effets de la loi « César », votée par le Congrès américain, qui sanctionne toute transaction économique, commerciale ou financière avec le gouvernement syrien ou des proches du pouvoir.

Iouri Borissov, le vice-Premier ministre russe, a été accueilli par le président syrien Bachar el-Assad et a déclaré que son pays s’emploie à briser le « blocus économique » imposé selon lui à la Syrie par les États-Unis et leurs alliés européens, qualifiant leurs positions de « non constructives ».

La nouvelle Constitution syrienne va encore patienter

La Russie et la Syrie ont convenu de mettre en œuvre les projets déjà conclus entre les deux pays ces dernières années. Un accord portant sur l’exécution de 40  nouveaux projets dans le domaine de l’énergie a par ailleurs été signé le 7 septembre. Il prévoit la construction de centrales électriques et l’exploration d’hydrocarbures offshore.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue syrien Walid el-Moallem, Serguei Lavrov, le chef de la diplomatie russe, a douché les espoirs d’une percée rapide dans les travaux de la commission chargée de rédiger une nouvelle Constitution syrienne, sous l’égide des Nations unies à Genève. Selon lui, il n’y a pas de délai pour la fin de ce processus.

 

BOMBARDEMENTS TURCS AU KURDISTAN : UNE FAMILLE TEMOIGNE – RFI, 18 septembre.

Cela fait des années que la Turquie mène une guerre acharnée contre le Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK. Ces combattants kurdes sont repliés autour de la frontières turco-irakienne. Ainsi sous prétexte de lutter contre le terrorisme Ankara mène régulièrement des frappes aériennes contre les villages du Kurdistan irakien. La dernière campagne militaire a été lancée en juin dernier. Elle a amené à la désertions de nombreux villages et fait plusieurs victimes civiles.

« C’était un jour comme un autre dans le village de Kani Mazane, à l’extrême nord du Kurdistan irakien. Khaled était parti faire des courses lorsque trois bombes ont frappé son village et mis le feu à son champ », nous raconte sa soeur Nasrin « L’incendie a pris de l’ampleur. Mon frère a dit qu’il allait aller éteindre le feu. Ses enfants lui ont demandé de rester, mais il a répondu que toutes leurs cultures étaient en train de partir en fumée. Il est parti en courant. À peine arrivé sur les lieux, l’avion est revenu, Ils ont tiré trois bombes… Pendant les 4 heures qui ont suivi personne n’a bougé. Il y avait des avions qui tournaient, donc les gens étaient obligés de rester terrés. Après 4 heures tous les villages aux alentours se sont mobilisés. 200 hommes sont partis au couché du soleil pour aller chercher la dépouille de mon frère ». Depuis la mort de Khaled, le petit village de Kani Mazane s’est vidé de sa population comme des centaines d’autres auparavant. Des familles d’agriculteurs qui avaient pourtant fait face à la peur depuis des années pour continuer de cultiver leurs terres.

« La Turquie dit qu’il ne faut pas que nous laissions le PKK se cacher autour de chez nous. Mais qu’est ce qu’on peut faire ? Les combattants du PKK ont des armes, nous n’avons que nos mains. Alors les Turcs viennent chercher le PKK et ils nous tuent aussi avec eux. Les gens ne peuvent pas abandonner leurs champs et leur terre. Ils n’ont pas d’autre logement en ville. Il n’y a pas de travail, pas de salaire. Donc les gens restent, ils sont obligés. Après un bombardement les gens essaient de se convaincre que ça va s’arrêter, et puis 10 jours plus tard il y a de nouvelles frappes ». Les bombardements Nasrin en a connu toute sa vie. Avant la Turquie, c’était Saddam Hussein et l’arme chimique contre les kurdes. En 1988, sa sœur est partie se réfugier en France. En exil, Myriam nous confie son sentiment d’impuissance. « L’Irak n’est pas le seul à laisser faire. Le gouvernement régional du Kurdistan irakien continue lui aussi de collaborer avec la Turquie. Le PKK est de toute façon le frère ennemi du parti au pouvoir le PDK. Ce sujet est donc tabou dans la région. Depuis la mort de Khaled en août, au moins sept autres civils ont été tués. Le puissant et riche voisin turc semble avoir toujours carte blanche ».

 

UNE POLITIQUE ETRANGERE EUROPEENNE EST-ELLE POSSIBLE ? Jean-Dominique Giuliani, 20 septembre.

Le discours prononcé par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a frappé par la qualité de sa détermination et de ses propositions. Numérique, environnement, santé devraient en effet faire davantage l’objet de politiques communes pour viser à une efficacité collective renforcée. En revanche, la partie internationale de ses propos était bien trop modeste, ambigüe, timide. Elle a montré, une fois encore, combien les Européens sont divisés dès qu’il s’agit de prendre position ou d’agir sur la scène internationale. En ce moment, les Baltes et l’Europe du Nord veulent sanctionner le dictateur biélorusse et le tsar russe, pendant que les pays de la Méditerranée veulent stopper le nationalisme expansionniste de la Turquie. Et les uns et les autres de mettre leur veto si leurs souhaits ne sont pas satisfaits. Cette semaine, les chefs d’Etat et de gouvernement devront trancher entre ces souhaits contradictoires.

Certains en concluent qu’il faudrait que les décisions en la matière soient prises à la majorité. Cela peut se justifier sur le papier mais a fort peu de chance de se produire en réalité. Quel Etat acceptera en effet, quelle que soit sa taille, que sa voix ne compte plus ?

Pour surmonter ces blocages, il faut rester fidèle à la démarche de  Robert Schuman en 1950. L’Union progressive de l’Europe, impensable à cette époque, ne fut possible que par la recherche d’intérêts coalisés, à défaut d’être immédiatement partagés.

 En d’autres termes, il est vain de vouloir retirer des prérogatives aux Etats nationaux, il convient de leur apporter quelque chose de plus par la mutualisation ou la délégation. Une décision, un traité ou une procédure qui aurait pour effet de les priver d’une part de leurs attributs ne sera pas possible et pour longtemps encore.

En revanche, on peut imaginer quelques pistes pour « débloquer » l’action internationale de l’Union. Ne pourrait-on pas la rendre autonome et la détacher des compétences de la Commission européenne qui dispose des crédits de coopération et d’action humanitaire, oriente la politique commerciale et, très concrètement, veille à garder sous sa tutelle le service diplomatique commun et ses personnels ? Elle s’inscrit en concurrence avec les Etats et, le plus souvent, dans un cadre autonome sans objectif précis de politique étrangère.

Josep Borell, Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité, est en train de démonter qu’une voix européenne forte et ne s’embarrassant pas de l’habituelle langue de bois bruxelloise, a toute sa place dans le concert international. Homme politique d’expérience, il a occupé les fonctions de ministre des Affaires étrangères de son pays, l’Espagne, dont il a connu les évolutions, les souffrances et les fiertés. Au service de l’intérêt collectif, cet homme de convictions sait user de sa liberté et s’il était plus indépendant de la Commission et disposait de ses moyens matériels, il serait diablement plus efficace encore. Sa fonction de vice-Président de la Commission ne suffit pas, en effet, à l’affranchir d’un Parlement européen encore bien jeune en ce domaine, d’une pratique bien juridique et naïve de l’aide au développement et d’une logique des traités qui produit plus d’eau tiède que de réelles positions. 

Une politique étrangère commune doit rendre service à ceux qui, trop souvent préfèrent se taire ou s’abstenir de peur de s’attirer les foudres d’Etats tiers plus puissants. Elle doit conforter ceux qui cherchent à promouvoir et défendre les intérêts européens en additionnant les forces et les spécificités des Etats membres.

Par ailleurs, ne devrait-on pas utiliser les dispositions des traités existants permettant à un ou plusieurs Etats membres d’agir au nom des autres ? N’est-ce pas déjà ce qui se passe dans la négociation nucléaire avec l’Iran, où l’Allemagne et la France représentent l’Europe ? N’est-ce pas le cas au Sahel où la France accepte de risquer la vie de ses soldats pour assumer la part la plus dangereuse de la lutte contre le terrorisme ? Et dans le Golfe arabo-persique où quelques trop rares marines européennes contribuent, peut-être plus efficacement que d’autres, à la sécurité maritime ? Angela Merkel, qui vient de le faire au nom des 27, n’est-elle pas la dirigeante européenne la plus crédible pour tenter de convaincre la Chine d’être un partenaire commercial enfin loyal ?

L’Union européenne peut se réjouir de disposer d’une Commission européenne, autorité supranationale aux compétences au demeurant limitées, mais exercées bien mieux que chacune des Etats membres. Le marché intérieur est ainsi devenu un succès mondial qui attire les convoitises. D’autres prérogatives pourraient lui être confiées pour renforcer l’action publique, par exemple en matière sociale ou de santé. Mais cette délégation ne saurait s’étendre pour l’instant au domaine si symbolique des affaires internationales devenues complexes et tellement délicates, qui exigent parfois des postures de force ou l’usage de moyens coercitifs. D’autres pistes sont possibles. Espérons que les chefs d’Etat et de gouvernement sauront les emprunter, par l’exemple dès cette semaine ou, un jour, par la modification des traités. Ce serait certainement le débit d’avancées européennes souhaitables et attendues.

 

WASHINGTON ACCUSE LE HEZBOLLAH DE STOCKER DU NITRATE D’AMMONIUM EN EUROPE – AFP, 19 septembre.

Les Etats-Unis ont accusé vendredi le Hezbollah d’avoir multiplié les « caches de nitrate d’ammonium » dans plusieurs pays européens, semblant suggérer un possible lien entre le mouvement chiite libanais et la récente explosion meurtrière au port de Beyrouth, provoquée par cette substance. Les Etats-Unis ont accusé vendredi le Hezbollah d’avoir multiplié les « caches de nitrate d’ammonium » dans plusieurs pays européens, semblant suggérer un possible lien entre le mouvement chiite libanais et la récente explosion meurtrière au port de Beyrouth, provoquée par cette substance.

« Depuis 2012, le Hezbollah a établi des caches de nitrate d’ammonium à travers l’Europe, en transportant des kits de premiers secours dont les poches de froid instantané contiennent cette substance », a dit le coordinateur américain pour le contreterrorisme, Nathan Sales.« Ce genre de caches ont été trouvées dans plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, la Grèce, la France, l’Italie et plusieurs autres », a-t-il ajouté dans une conférence jeudi, dont la transcription a été transmise vendredi à l’AFP. Il a également évoqué des passages de ce produit par la Belgique, l’Espagne et la Suisse. La France, à qui les Etats-Unis reprochent de dialoguer avec la branche politique du Hezbollah pour tenter de sortir le Liban de la crise dans laquelle il est plongé, s’est montrée pour part très dubitative quant à l’existence de tels agissements sur son territoire. « Aucun élément tangible ne permet de confirmer une telle allégation en France aujourd’hui à notre connaissance », a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll. « Toute activité illégale commise par une organisation étrangère sur notre territoire serait sanctionnée par les autorités françaises avec la plus grande fermeté », a-t-elle ajouté.

Certains de ces stocks ont été « détruits », a précisé M. Sales, le responsable américain. « Nous avons des raisons de croire que cette activité est encore en cours », a prévenu ce diplomate, expliquant que Washington soupçonnait que de telles caches étaient encore présentes au moins jusqu’en 2018, « probablement en Grèce, en Italie et en Espagne ». « Et comme nous l’avons tous vu lors de l’explosion du port de Beyrouth, le nitrate d’ammonium est une substance vraiment dangereuse », a-t-il encore relevé. Le 4 août, une énorme déflagration au port de la capitale du Liban a fait 191 morts et soufflé des quartiers entiers. Les autorités ont affirmé qu’elle avait été déclenchée par une cargaison de 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium stockée depuis plus de six ans « sans mesures de précaution » dans un entrepôt du port, après avoir été saisie sur un bateau parti de Géorgie à destination du Mozambique. Le nitrate d’ammonium est un sel blanc et inodore utilisé comme base de nombreux engrais azotés sous forme de granulés.

Les causes précises ayant provoqué la déflagration restent inconnues.Les Etats-Unis font-ils désormais un lien entre l’explosion et le Hezbollah, considéré comme une organisation terroriste par Washington ? Nathan Sales n’a pas été aussi loin, mais a laissé planer cette possibilité. « Voilà ce que nous savons: nous savons que le Hezbollah a stocké des quantités énormes de nitrate d’ammonium en Europe », a-t-il dit. « Nous connaissons aussi, d’après ce que nous avons vu à Beyrouth, la puissance vraiment destructrice du nitrate d’ammonium, capable d’infliger des destructions massives quand il est utilisé en tant qu’explosif », a-t-il ajouté. « C’est pourquoi les Etats-Unis demandent une enquête exhaustive, ouverte, transparente et approfondie sur l’explosion de Beyrouth, dont nous espérons voir les résultats rapidement », a-t-il insisté.

 

MEDITERRANEE : ERDOGAN PRÊT A RENCONTRER LE PREMIER MINISTRE GREC – AFP, 18 septembre.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est dit vendredi prêt à rencontrer le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis s’il voit des signes de « bonne intention » de sa part dans la crise qui oppose leurs pays en Méditerranée orientale. Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est dit vendredi prêt à rencontrer le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis s’il voit des signes de « bonne intention » de sa part dans la crise qui oppose leurs pays en Méditerranée orientale. Les déclarations de M. Erdogan surviennent alors que la tension est à son comble entre les deux pays au sujet des explorations gazières dans des eaux revendiquées par la Turquie et Athènes. Ces bisbilles ont connu un nouvel épisode vendredi avec la convocation de l’ambassadeur de Grèce en Turquie par le ministère des Affaires étrangères à Ankara après la publication par le journal grec Demokratia d’une manchette invitant – en turc – M. Erdogan à « aller se faire foutre ». « Un journal grec est paru aujourd’hui avec un titre vil à l’encontre du président Erdogan. Nous avons convoqué l’ambassadeur grec », a déclaré à la presse le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu. Plus tôt dans la journée, M. Erdogan a affirmé qu’il n’avait « aucun souci pour rencontrer le Premier ministre grec Mitsotakis ». « Mais l’important est de savoir de quoi nous allons discuter et dans quel cadre », a-t-il ajoute, conditionnant la tenue d’une telle rencontre à des signes de « bonne intention » d’Athènes. Le président turc a aussi affirmé que le retour au port dimanche de l’Oruç Reis, le navire de recherche qu’Ankara avait déployé en Méditerranée orientale, provoquant des tensions avec la Grèce, était destiné à « donner une opportunité à la diplomatie ». Dans une apparente allusion à une récente visite de la présidente grecque sur l’île de Kastellorizo proche des côtes turques, M. Erdogan a appelé Athènes à éviter « de telles démonstrations de force ». « Sinon, nous sommes capables d’en organiser des plus grandes ». En visite à Prague, le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias a affirmé que son pays était prêt à avoir un dialogue avec la Turquie pourvue que celle-ci « mette fin à ses provocations dans la région ». La tension entre la Turquie et la Grèce au sujet de la Méditerranée orientale s’était aggravée fin août, lorsque les deux pays ont effectué des manoeuvres militaires rivales. La crise est au programme d’un sommet européen les 24 et 25 septembre à Bruxelles. M. Dendias a appelé vendredi l’UE à établir une liste de sanctions « qui pourront être mises en oeuvre contre la Turquie si elle ne met pas fin à ces agissement illégaux ».

 

MECONTENT DU PATRON DU FBI, TRUMP N’EXCLUT PAS DE LE REMPLACER -AFP, 18 septembre.

Le président américain Donald Trump s’est dit mercredi très mécontent du directeur du FBI Christopher Wray, n’excluant pas de le remplacer. « Nous examinons différentes possibilités », a-t-il déclaré, interrogé sur la possibilité de s’en séparer. « Je n’ai pas aimé ses réponses hier (jeudi) », a-t-il ajouté depuis les jardins de la Maison Blanche avant de s’envoler pour le Minnesota. Objet du courroux présidentiel vis-à-vis du patron de la puissante police fédérale ? Son témoignage jeudi devant le Congrès. « Nous voyons Antifa plutôt comme une idéologie ou un mouvement qu’une organisation », a-t-il notamment déclaré. Depuis plusieurs mois, Donald Trump accuse les « Antifa » d’avoir fomenté les violences aux Etats-Unis en marge des manifestations contre le racisme et les violences policières. Il avait même évoqué fin mai la possibilité de désigner cette mouvance comme organisation terroriste. Lors de son audition, Christopher Wray avait aussi insisté sur le fait que les Russes étaient « très actifs pour influencer l’élection de 2020 (…) semer la division (…) et dénigrer Joe Biden », l’adversaire démocrate de Donald Trump pour la présidentielle de novembre. « Qui est le grand problème ? Le grand problème c’est la Chine », a réagi M. Trump vendredi. « Le fait qu’il ne le dise pas, cela me contrarie ».

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