Edward Frederick Lindley Wood
Edward Frederick Lindley Wood | |
Lord Halifax en 1947. | |
Fonctions | |
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Vice-roi et gouverneur général des Indes | |
– | |
Monarque | George V |
Premier ministre | Stanley Baldwin Ramsay MacDonald |
Prédécesseur | Rufus Isaacs |
Successeur | Freeman Freeman-Thomas |
Secrétaire d'État à la Guerre | |
– | |
Monarque | George V |
Premier ministre | Stanley Baldwin |
Prédécesseur | Douglas Hogg |
Successeur | Duff Cooper |
Secrétaire d'État des Affaires étrangères | |
– | |
Monarque | George VI |
Premier ministre | Neville Chamberlain Winston Churchill |
Prédécesseur | Anthony Eden |
Successeur | Anthony Eden |
Ambassadeur britannique aux États-Unis | |
– | |
Monarque | George VI |
Premier ministre | Winston Churchill Clement Attlee |
Prédécesseur | Philip Kerr |
Successeur | Archibald Clark Kerr |
Leader de la Chambre des lords | |
– | |
Monarque | George V Edward VIII George VI |
Premier ministre | Stanley Baldwin Neville Chamberlain |
Prédécesseur | Charles Vane-Tempest-Stewart |
Successeur | James Stanhope |
Lord président du Conseil | |
– | |
Monarque | George VI |
Premier ministre | Neville Chamberlain |
Prédécesseur | Ramsay MacDonald |
Successeur | Douglas Hogg |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Devon, Angleterre |
Date de décès | (à 78 ans) |
Lieu de décès | Garrowby Hall, Yorkshire, Angleterre |
Nationalité | britannique |
Parti politique | Parti conservateur |
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Edward Frederick Lindley Wood ( – ), baron Irwin puis, 3e vicomte d'Halifax et 1er comte d'Halifax, est un homme politique britannique, membre du Parti conservateur et vice-roi des Indes de 1926 à 1931. Il fut une personnalité politique majeure du Royaume-Uni dans les années 1930.
Un produit de l’Establishment[modifier | modifier le code]
Halifax naquit infirme, sans main gauche et avec un bras gauche atrophié, mais il fut un cavalier et chasseur accompli. Fils de Charles Wood, 2nd Viscount Halifax, il fut élevé à Eton, puis au collège Christ Church de l'Université d'Oxford où il obtint un First-Class Degree en Histoire Moderne. Il fut coopté Fellow entre 1903 et 1910 à All Souls College, élu au Parlement en 1910, devint membre de la Chambre des Lords en 1925, accéda à divers postes ministériels dans les années 1920. Vice-roi des Indes entre 1926 et 1931, il dut affronter la montée du nationalisme indien et négocia avec Gandhi lors de la marche du sel bien qu'il l'avait fait emprisonner.
Comme son père, Lord Halifax était un militant anglo-catholique, dans la tradition du mouvement d'Oxford et se qualifiait de « catholique dans l'Église anglicane » (Winston Churchill le surnommait Holy Fox, le Saint Renard). Selon Kathryn Tidrick, il conciliait « une extrême piété chrétienne avec un extrême réalisme quant aux intérêts de l'État[1]. ». En 1926, Lord Birkenhead, Secrétaire d'Etat à l'Inde lui proposa le poste de Vice-Roi des Indes, qu'il voulut refuser pour des raisons familiales mais que le roi George V lui conseilla d'accepter parce que son grand-père paternel avait lui-même été Secrétaire d'Etat à l'Inde. Pour cette fonction, il fut créé baron Irwin et occupa ce poste jusqu'en 1931. À ce poste, fortement poussé par Gandhi, il lui propose publiquement d'accorder à l'Inde le statut de Dominion, à l'égal du Canada, de l'Afrique du Sud, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, sans en référer à Sir Samuel Hoare, Secrétaire d'Etat à l'Inde, ou au Premier ministre, Stanley Baldwin, ce qui provoque une tempête politique à Londres.
Partisan de l'apaisement[modifier | modifier le code]
Secrétaire d'État à la Guerre (1935), Lord président du Conseil (1937/1938), Secrétaire d'État au Foreign Office, après la démission d'Anthony Eden (février 1938), Halifax fut vu comme un des auteurs de la politique d'apaisement avec l'Allemagne nazie avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Membre du Cliveden set, un cercle qui réunissait des personnalités partisanes d'une indulgence britannique envers l’Allemagne nazie, il considéra l’occupation de la rive gauche du Rhin par l'armée allemande en mars 1936, en violation du traité de Versailles, comme un retour allemand « dans son arrière-cour ».
Quand il rencontra Hitler en novembre 1937, il ne contesta pas les revendications territoriales du Reich sur l'Autriche et les Sudètes si la violence était exclue. Après cette rencontre, Göring le surnomma Halali-fax, en référence à l’hallali qui précède la mort du cerf[2]. Au sujet de la crise tchécoslovaque, il s'oppose à toute intervention, présente le pays comme un État artificiel et dit à ses interlocuteurs français qu'elle serait incapable tant de se défendre elle-même que de recevoir une assistance extérieure[3].
Au moment des accords de Munich, en septembre 1938, il informe que la présence du ministre soviétique des Affaires étrangères, Maxim Litvinov, n'est pas souhaitée pour ne pas « provoquer » Hitler[3]. Sur le conseil de Sir Alexander Cadogan, secrétaire permanent du Foreign Office, il adopta une attitude plus ferme que le Premier ministre Neville Chamberlain. Avec Lord Lothian, Lord Mount Temple, Oliver Vaughan Gurney Hoare (jeune frère de Sir Samuel Hoare), il faisait partie de ceux que Robert Vansittart, secrétaire permanent du Foreign Office, appelait les « amateurs ambulants », qui soutenaient la politique d'apaisement.
Membre du Cabinet de Guerre[modifier | modifier le code]
Après la déclaration de guerre en septembre 1939, toujours à la recherche d'un compromis avec l'Allemagne, il rencontra l'industriel suédois Dahlerus, qui proposait une ultime négociation, et provoqua donc l'ire de Churchill, qui vient de redevenir Premier Lord de l'Amirauté.
Au début de l'offensive allemande sur le Front de l'Ouest (10 mai 1940), Chamberlain démissionne, et Halifax fut un instant pressenti pour lui succéder. Maintenu cependant à son poste de Secrétaire d'État des Affaires étrangères par Churchill, qui fut nommé Premier ministre, au moment de la bataille de Dunkerque (26 mai au 4 juin 1940), Halifax prit parti pour une nouvelle Paix d'Amiens, donc provisoire, avec le Reich. Ainsi, le 27 mai, il déclara à Churchill, au cours d'une réunion du Cabinet : « Si notre existence n’était pas en jeu, il serait bon d’accepter une proposition [de paix] qui épargnerait au pays un désastre évitable ». Le 17 juin, son Sous-Secrétaire d'Etat Rab Butler rencontra l'ambassadeur de Suède, Björn Prytz, à la demande d'Halifax, pour conclure une paix de compromis à des conditions raisonnables.[4]
En décembre 1940, Halifax perdit son poste au profit de Anthony Eden et fut nommé ambassadeur à Washington en février 1941, pour remplacer Lord Lothian, qui vient de décéder.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Kathryn Tidrick, Gandhi, A Political and Spiritual Life, I.B. Tauris, 2006, p. 237 et p. 359, note 88, qui renvoie à K. Tidrick, Empire and the English Character, 1990, p. 240-249.
- Boris Johnson, The Churchill Factor. How one man made history, Hodder & Stoughton, , P.16
- Gabriel Gorodetsky, « Un autre récit des accords de Munich », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le 29 octobre 2018)
- Jean Lopez et Olivier Wieviorka, Les Mythes de la Seconde Guerre Mondiale, Paris, Perrin, , 440 p. (ISBN 978-2-262-07511-8), P.15/16
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