Philips Records

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Philips Records
Description de l'image Philips old logo.svg.
Fondation 1950
Fondateur Philips Phonografische Industrie N.V., filiale de Philips
Statut Inactif
Maison de disques Universal Music Group
(depuis 1999)
Genre Variétés, Pop, Rock, Jazz, Musiques du Monde, Musique classique
Pays d'origine Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas

Philips Records est un label discographique multinational créé en 1950 par Philips Phonografische Industrie N.V., une filiale du groupe électronique néerlandais Philips[1]. À la suite du désengagement du groupe Philips du secteur de l'industrie musicale en 1998, consécutif à la vente la même année de sa division PolyGram à Seagram[2], le label Philips est repris par Universal Music Group en 1999 sous un accord de licence[3].


Histoire[modifier | modifier le code]

Philips Phonografische Industrie[modifier | modifier le code]

Un album Philips des années 1950[4].

En 1950, Philips regroupe toutes ses activités discographiques au sein d'une nouvelle filiale baptisée "Philips Phonografische Industrie" (PPI) dont le siége est à Baarn aux Pays-Bas[5]. PPI utilise le nom et le logo blason de Philips comme label pour les disques qu'elle produit. Les premiers albums publiés par PPI sous le label Philips sont des disques de musique classique. Paraissent ensuite des albums de musique de variétés enregistrés par des artistes de différentes nationalités.

En 1951, PPI signe un accord de distribution réciproque avec Columbia Records qui voit PPI commercialiser les disques Columbia sous étiquette Philips en Europe et Columbia distribuer les disques Philips sous le label Epic aux États-Unis[6]. Cet accord prendra fin dix ans plus tard avec la création par Columbia d'une division internationale sous le nom de CBS Records International[7].

Philips veut faire de PPI le leader européen du disque[8] et se lance dans une politique d'acquisition d'autres maisons de disques à travers le monde. L'un des plus importants rachats est celui de Mercury Records en 1962, qui permet à PPI de s'implanter aux États-Unis[9]. Les autres acquisitions incluent la Société Phonographique Française Polydor S.A en France en 1951[10] et la Companhia Brasileira De Discos au Brésil en 1958[11].

PolyGram[modifier | modifier le code]

Le logo de PolyGram.

En 1962, PPI et la société allemande Deutsche Grammophon, filiale de Siemens, s'associent et créent une coentreprise sous le nom de "Grammophon-Philips Group" (GPG), rebaptisée PolyGram en 1972 après réorganisation de l'entreprise[12].

Au début des années 1980, à la suite de difficultés financières, une nouvelle structure est mise en place chez PolyGram. La décision est prise de recentrer le label Philips sur la musique classique dans les pays anglo-saxons. À cet effet, la division Philips Classics Productions est créée, qui a la charge des albums de musique classique publiés à travers le monde sous les labels Philips, Decca, et Mercury[13]. En 1983, PolyGram débute la commercialisation des premiers albums Philips Classics au format CD.

Au vu des problèmes financiers rencontrés par PolyGram, Siemens cherche à quitter la coentreprise. Entre 1985 et 1987, Philips rachètent les parts de Siemens dans PolyGram[8].

En 1997, PolyGram réunit le label Philips Classics avec trois autres labels de musique classique - Point Classics, Gimell et Imaginery Road - dans une nouvelle division appelée Philips Music Group[14].

Universal Music Group[modifier | modifier le code]

Le logo d'UMG.

En 1998, la direction de Philips prend la décision de désengager le groupe du secteur de l'industrie musicale et cède PolyGram à Seagram, propriétaire de la maison de disques Universal Music Group (UMG). PolyGram fusionne avec UMG l'année suivante[12]. Un contrat de licence de la marque Philips est signé entre Philips et Universal Music pour une durée de dix ans[3].

À la suite de cette fusion, la division Philips Music Group est intégrée dans Decca Music Group Limited[15].

Le label Philips depuis 2008[modifier | modifier le code]

Le label Decca.

UMG cesse l'exploitation commerciale du label discographique Philips en 2008 lorsque le contrat de licence arrive à son terme. Dès lors, les albums de musique classique originellement publiés sous le label Philips sont réédités sous le label Decca[16]. Pour les autres genres musicaux, les albums sont généralement réédités sous le label Mercury.

Cependant, de manière sporadique, le label Philips est encore employé par Universal Music pour des rééditions intégrales ou commémoratives, ou des rééditions d'albums vinyles. Par exemple, en 2012, Decca a sorti un coffret sous le label Philips regroupant 55 des principaux albums de musique classique publiés par Philips, avec leur pochette originale (au format CD)[17]. En 2016, la division Verve d'UMG réédite en vinyle les albums de Nina Simone parus aux États-Unis dans les années 1960 sous le label Philips avec des pochettes et des étiquettes de disque quasi identiques aux éditions originales[18].

En 2012, le label indépendant britannique Universal Sound, division de Soul Jazz Records, réédite des albums Philips d'artistes brésiliens en conservant les pochettes d'albums originales avec la marque Philips[19].

Artistes internationaux de Philips Records[modifier | modifier le code]

Parmi les artistes internationaux qui ont enregistré pour le label Philips, on peut mentionner (source : Discogs) :

Musique classique[modifier | modifier le code]

Le chef d'orchestre Neville Marriner.

Variétés, Pop, Rock, Jazz, Musiques du Monde[modifier | modifier le code]

La chanteuse britannique Dusty Springfield.

Philips Records en France[modifier | modifier le code]

Les disques publiés sous le label Philips ont été commercialisés sur le marché français du début des années 1950 jusqu'au milieu des années 2000, et ce, dans un large éventail de genres: Chanson française, Variétés, Pop, Rock, Jazz, Musique de film, Musiques du monde, Musique classique, et Humoristes.

Société Phonographique Philips[modifier | modifier le code]

Juliette Gréco a enregistré en 1951 le premier disque pour Philips en France[20].

La Société Phonographique Philips a été fondée en 1951 après le rachat par PPI de la Société Phonographique Française Polydor S.A.[10]. La première artiste à signer et à enregistrer pour la Société Phonographique Philips est Juliette Gréco[20],[21]. Outre le lancement de son label éponyme, la maison de disques Philips continue de gérer le label Polydor en France. Au début de 1956, Siemens, propriétaire du label Polydor, ouvre une nouvelle filiale discographique à Paris sous le nom de Polydor S.A. afin de reprendre la gestion de son label. Philips conserve le catalogue français des disques Polydor déjà publiés ainsi que les contrats avec les artistes produits jusqu'à la fin de 1955, parmi lesquels on trouve Georges Brassens, Les Frères Jacques et Félix Leclerc[22].

Jacques Canetti, directeur artistique de Philips en France entre 1951 et 1961.

Sous l'impulsion de Jacques Canetti, son directeur artistique, la Société Phonographique Philips devient une force majeure de la chanson française. Elle ajoute à son catalogue des nouveaux talents tels que Guy Béart, Jacques Brel, Philippe Clay, Serge Gainsbourg, Mouloudji, Claude Nougaro et Anne Sylvestre. La maison de disques Philips est également connue en France pour la publication d'albums de musique classique dans sa collection intitulée Trésors Classiques[23] et d'albums livres-disques pour les enfants[24].

Jusqu'en 1961, la Société Phonographique Philips publie en France des enregistrements de Columbia sous étiquette Philips. Parmi les artistes américains de Columbia présents sur son catalogue, on peut citer Miles Davis[25], Doris Day[26] et Erroll Garner[27].

En 1956, la Société Phonographique Philips lance un nouveau label, Fontana, pour développer la chanson de variétés[28]. Jacques Canetti confie la direction artistique de Fontana à son adjoint Boris Vian. Un des premiers artistes à enregistrer pour le nouveau label est Henri Salvador[29],[30]. En 1958, PPI décide d'introduire progressivement le label Fontana dans les autres pays où elle est active[28].

En plus de son label éponyme et de Fontana, la Société Phonographique Philips distribue sur le marché français les labels Mercury Records (à partir de 1962) [9], Island Records (à partir de 1964) et Vertigo Records (à partir de 1969).

Phonogram S.A.[modifier | modifier le code]

Le logo de Phonogram.

À la suite de la création de PolyGram en 1972, la Société Phonographique Philips est rebaptisée Phonogram S.A.. Phonogram S.A. continue de gérer en France les labels Philips, Fontana, Mercury, Island et Vertigo. Les autres labels de PolyGram, Polydor et Deutsche Grammophon, sont placés en France sous la responsibilité d'une entité distincte, Polydor S.A..

Mercury France[modifier | modifier le code]

Le label Mercury.

En 1995, PolyGram décide de faire de Mercury Records son label phare et Phonogram S.A. prend le nom de Mercury France. À partir de 1999, à la suite de la fusion entre PolyGram et Universal Music Group, la division Mercury France est placée sous la responsabilité d'Universal Music France[31].

Le label Philips est exploité commercialement par Mercury France jusqu'au milieu des années 2000[32].

Par la suite, les albums publiés originellement sous le label Philips par la Société Phonographique Philips et par Phonogram S.A. sont réédités par Universal Music sous le label Mercury, à l'exception des albums de musique classique qui sont republiés sous le label Decca.

Artistes signés par Philips en France[modifier | modifier le code]

Johnny Hallyday, un des artistes phares de Philips en France.

En plus des artistes français déjà mentionnés, parmi les interprètes qui ont enregistré pour le label Philips en France, on peut citer[33],[34] :

Disques Notables de Philips Records[modifier | modifier le code]

La liste qui suit inclus une sélection de disques parus chez Philips qui ont acquis une notoriété au-delà de leur pays de publication d'origine (cité entre parenthèses) :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Label Philips », sur Discogs.com (consulté le 23 mai 2021)
  2. « Polygram chez Seagram: les indépendants s'alarment. Le rachat de la maison de disques par le canadien accentue la concentration dans le secteur. », sur Liberation.fr (consulté le 18 août 2021)
  3. a et b (en) « Today - History », sur Philipsrecords.wixsite.com (consulté le 27 juin 2021)
  4. (en) « Mozart Bass Arias », sur Discogs.com (consulté le 20 juillet 2021)
  5. (en) « Philips Phonografische Industrie », sur Discogs.com (consulté le 23 mai 2021)
  6. (en) Nielsen Business Media, Inc., Billboard, Nielsen Business Media, Inc., (ISSN 0006-2510, lire en ligne), p. 16
  7. (en) Nielsen Business Media, Inc., Billboard, Nielsen Business Media, Inc., (ISSN 0006-2510, lire en ligne), p. 3
  8. a et b (en) « Polygram N.V. Business Information, Profile, and History », sur Companies.jrank.org (consulté le 2 juillet 2021)
  9. a et b (en) « Label Mercury », sur Discogs.com (consulté le 16 juin 2021)
  10. a et b (en) « Société Phonographique Philips », sur Discogs.com (consulté le 23 mai 2021)
  11. (en) « Companhia Brasileira De Discos », sur Discogs.com (consulté le 27 juillet 2021)
  12. a et b (en) « PolyGram », sur Discogs.com (consulté le 23 mai 2021)
  13. (en) « Philips Classics Productions », sur Discogs.com (consulté le 27 juin 2021)
  14. (en) « Continuum Encyclopedia of Popular Music of the World », sur Books.google.fr (consulté le 25 juillet 2021)
  15. (en) « Philips Music Group », sur Discogs.com (consulté le 25 juillet 2021)
  16. (en) « Philips Classics Label », sur Discogs.com (consulté le 27 juin 2021)
  17. (en) « Philips Original Jackets Collection », sur Discogs.com (consulté le 27 juin 2021)
  18. (en) « Nina Simone - In Concert », sur Discogs.com (consulté le 2 juillet 2021)
  19. (en) « Elis Regina – Elis Regina in London », sur Discogs.com (consulté le 25 juillet 2021)
  20. a et b « JULIETTE GRECO LA MUSE DE SAINT GERMAIN » (consulté le 2 août 2021)
  21. (en) « Juliette Greco Avec André Grassi Et Son Orchestre », sur Discogs.com (consulté le 2 août 2021)
  22. « Polydor: Les EP série 576.XXX », sur Rateyourmusic.com (consulté le 4 août 2021)
  23. (en) « Collection Trésors Classiques », sur Discogs.com (consulté le 21 juin 2021)
  24. (en) « Livre-Disque Philips », sur Discogs.com (consulté le 27 juin 2021)
  25. (en) « Miles Davis Et Son Quintette - Miles Davis », sur Discogs.com (consulté le 31 juillet 2021)
  26. (en) « Doris Day - Day By Day », sur Discogs.com (consulté le 31 juillet 2021)
  27. (en) « Erroll Garner – ...Sur Scène », sur Discogs.com (consulté le 31 juillet 2021)
  28. a et b (en) « Fontana Label », sur Discogs.com (consulté le 12 juin 2021)
  29. (en) « Rock and Roll - N°1 », sur Encyclopedisque.fr (consulté le 20 juillet 2021)
  30. (en) « Salvador – Salvador Plays The Blues », sur Discogs.com (consulté le 20 juillet 2021)
  31. « PolyGram France se réorganise sous la bannière « Universal Music » », sur LesEchos.fr (consulté le 21 juin 2021)
  32. (en) « Serge Gainsbourg – Théatre Des Capucines 1963 », sur Discogs.com (consulté le 25 juillet 2021)
  33. (en) « Phonogram S.A. », sur Discogs.com (consulté le 23 mai 2021)
  34. « Label Philips », sur Encyclopedisque.fr (consulté le 21 juin 2021)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]