Tehrik-e-Taliban Pakistan

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Tehrik-e-Taliban Pakistan
تحريک طالبان پاکستان
Image illustrative de l’article Tehrik-e-Taliban Pakistan

Idéologie Deobandi[1]
Objectifs Instauration de zones dans lesquelles le groupe soit souverain et application de la charia.
Renversement du pouvoir au Pakistan.
Statut Actif
Fondation
Date de formation Décembre 2007
Pays d'origine Drapeau du Pakistan Pakistan, Waziristan
Fondé par Baitullah Mehsud
Actions
Mode opératoire Attentats-suicides, véhicules piégés, attaques armées
Victimes (morts, blessés) environ 3 000 morts
Zone d'opération Drapeau du Pakistan Pakistan,
régions tribales
Période d'activité Décembre 2007 - aujourd'hui
Organisation
Chefs principaux Baitullah Mehsud
(décembre 2007 - aout 2009)
Hakimullah Mehsud
(août 2009 - novembre 2013)
Maulana Fazlullah
(novembre 2013 - juin 2018)
Noor Wali Mehsud
(depuis juin 2018)
Membres 25 000 combattants
Répression
Considéré comme terroriste par États-Unis, Royaume-Uni, Canada
Conflit armé du Nord-Ouest du Pakistan

Le Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP, ourdou : تحريک طالبان پاکستان, Teḥrīk-ī-Ṭālibān Pākistān, en français : Mouvement des Talibans du Pakistan) est la principale mouvance des talibans pakistanais. Il s'est constitué fin 2007 en agrégeant une quarantaine de factions basées dans le nord-ouest du Pakistan. Fortement implanté dans les régions tribales du Pakistan, le mouvement aurait été grandement affaibli par les opérations de l'armée pakistanaise dans ces régions entre 2009 et 2016, notamment dans le Waziristan.

Le mouvement a revendiqué la plupart des attentats qui ont frappé le Pakistan depuis fin 2007 et causé la mort de plus de 4 000 personnes. Il est en situation de conflit direct avec les autorités pakistanaises et a pour objectif de renverser le pouvoir.

Histoire[modifier | modifier le code]

En , le gouvernement pakistanais avait fait état de la préparation d’un accord de paix avec le TTP. Alors que l'on s’acheminait vers un accord, Baitullah Mehsud a rompu les négociations et se trouve en état de guerre contre le gouvernement pakistanais. De juin à , l'armée pakistanaise a lancé l'Opération Rah-e-Nijat contre le mouvement dans Waziristan du Sud. Depuis , elle s'est également engagée dans une offensive dans les agences d'Orakzai et de Kurram, régions sous contrôle taliban depuis deux ans.

L'organisation était dirigée par Baitullah Mehsud jusqu'au , jour du décès de ce dernier, qui était soupçonné d'avoir commandité l'assassinat de Benazir Bhutto. À partir du , le groupe est dirigé par Hakimullah Mehsud, jusqu'à son décès à la suite de l'attaque d'un drone américain le . En , Hakimullah était apparu dans une vidéo diffusée sur internet dans laquelle il revendique la tentative d'attentat de New York du .

Le , le Département d'État des États-Unis liste l'organisation comme Foreign Terrorist Organizations[2].

Actions terroristes attribuées ou revendiquées[modifier | modifier le code]

Hôtel détruit par les talibans dans la station de ski Malam Jabba, district de Swat.

Outre plusieurs attentats-suicides, le groupe aurait attaqué à la grenade le siège du quartier général des forces armées du Pakistan, à Rawalpindi, le , tuant six soldats, dont un général[3].

L'organisation revendique l'attentat manqué du à New York. Cependant, des doutes subsistent sur la capacité du groupe à organiser un tel attentat étant donné qu'il n'avait jamais frappé hors du Pakistan et de l'Afghanistan. Un responsable des services de sécurité pakistanais affirme : « C'est une farce médiatique. Nous connaissons, et le monde connaît leurs capacités d'action ». D'un autre côté, l'engin explosif, qui ne s'est pas déclenché, a été qualifié d'« amateur »[4].

Le , des attaques contre 2 mosquées du culte ahmadiste à Lahore font environ 80 tués et 80 blessés, le Tehrik-e-Taliban Pakistan a revendiqué ses attaques[5]. Le groupe a également revendiqué de nombreuses attaques contre la minorité chiite du Pakistan, ne considérant pas ces derniers comme musulmans. La plus violente action revendiquée par le groupe a tué 104 personnes, dont de nombreux civils, et visait une jirga.

Le groupe est également fortement soupçonné d'être responsable de l'attaque d'une réunion de 2 000 villageois opposés aux talibans, et qui a fait 110 morts. Cette réunion s'est déroulée le , et les villageois entendaient discuter la création d'une milice alors que les talibans commençaient à occuper la zone et à imposer leurs lois. Cette attaque a provoqué la réaction des villageois, ces derniers ayant détruit quelque temps plus tard plusieurs maisons appartenant aux talibans, et des échanges de tirs entre talibans et villageois révoltés se sont poursuivis durant toute la nuit suivant l'attaque.

Le , le groupe revendique la mort d'au moins 98 personnes, dont de nombreux cadets d'un groupe paramilitaire de la police, dans un double attentat à Shabqadar dans le nord-ouest du Pakistan[6]. Le 23 mai, des hommes du TTP mènent l'assaut de la base aéronavale de Mehran de 2011.

Ahmed Marouat, qui se présente comme le porte-parole de la faction Djandola du TTP, déclare que le terroriste Mohammed Merah s'est entraîné avec les Tehrik-e-Taliban Pakistan dans le Nord-Waziristan[7].

Le , Wali ur-Rehman, principal lieutenant de Hakimullah Mehsud et responsable de la stratégie militaire du groupe est tué dans l'attaque d'un drone américain[8], fragilisant les tentatives de négociation du gouvernement pakistanais avec les rebelles. En représailles, l'organisation perpètre un massacre au Nanga Parbat dans lequel 11 personnes trouvent la mort le .

Le , Hakimullah Mehsud, chef de l'organisation, est à son tour tué par un tir de drone américain.

Entre mars et , le TTP a déclaré un cessez-le-feu de cinq semaines destiné à l'origine à aider au processus de paix avec le gouvernement. Celui-ci a été rompu et, alors que les opérations militaires pakistanaises dont des bombardements aériens ont été reprises faisant des dizaines de morts, la rébellion est en proie à des combats entre factions rivales faisant près d'une centaine de morts[9].

Le TTP revendique l'attaque qui a visé dans la nuit du 8 au l'aéroport international Jinnah et qui visait à venger la mort d'Hakimullah Mehsud[10].

Le , le TTP revendique le massacre de l'école militaire de Peshawar qui, selon le bilan officiel, aurait fait 141 morts, dont 132 enfants. Il aurait été perpétré en réponse à l’offensive militaire en cours depuis le dans les bastions du TTP du Waziristan du Nord, dans les régions tribales[11]. Il entendrait venger la mort de femmes et d'enfants tués lors des bombardements de l'armée pakistanaise visant les insurgés[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]