Gulbuddin Hekmatyar
Gulbuddin Hekmatyar | |
Gulbuddin Hekmatyar en 2019. | |
Fonctions | |
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Premier ministre de l'État islamique d'Afghanistan | |
– | |
Président | Burhanuddin Rabbani |
Prédécesseur | Abdul Saboor Farid Kuhestani |
Successeur | Arsala Rahmani Daulat |
– | |
Président | Burhanuddin Rabbani |
Prédécesseur | Ahmad Shah Ahmadzai |
Successeur | Abdul Rahim Ghafoorzai |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Kondôz |
Nationalité | Afghane |
Parti politique | Hezb-e-Islami Gulbuddin |
Diplômé de | Université de Kaboul |
Profession | Militaire |
Religion | Sunnisme |
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Gulbuddin Hekmatyar (pachto : ګلبدین حکمتیار), né le à Kondôz, est un homme politique et militaire afghan, ancien Premier ministre et chef du parti Hezb-e-Islami Gulbuddin, considéré comme terroriste par la Force internationale d'assistance et de sécurité.
Biographie[modifier | modifier le code]
Il fut le chef du parti islamiste Hezb-i-islami, à la tête duquel il a d'abord combattu les Soviétiques lors de la guerre d'Afghanistan (1979-1989), dans le cadre de l'Opération Cyclone de la CIA et avec le soutien de l'Inter-Services Intelligence pakistanais (ISI).
Après la chute de la République démocratique d'Afghanistan de Mohammad Najibullah en , Hekmatyar fut écarté du pouvoir auquel il estimait avoir droit. Toujours soutenu par l'ISI, il participa à la bataille contre le commandant Ahmed Massoud pour le contrôle de Kaboul. Alors qu'il était Premier ministre, il n'a pas hésité à faire bombarder la ville à l'arme lourde par ses troupes, équipées par l'ISI, détruisant un tiers de la capitale et faisant des dizaines de milliers de victimes. Il y gagnera le surnom de « boucher de Kaboul »[1],[2]. Il est également accusé d'avoir commandité des meurtres de journalistes, d'intellectuels et de féministes[3],[2]. Pris entre les talibans et les troupes de l'Alliance du Nord de Massoud, il s'enfuit et finit par se rallier implicitement aux talibans.
Hekmatyar aurait déclaré à la télévision pakistanaise en 2003 avoir aidé Oussama ben Laden et Ayman al-Zawahiri à s'enfuir des montagnes de Tora Bora lors d'une offensive des troupes américaines[4].
Au cours des années 2000 et 2010, Gulbuddin Hekmatyar vit en exil en Iran, puis au Pakistan[2].
Fin 2004, alors qu'il se trouve au Pakistan, Hekmatyar appelle au djihad contre les États-Unis[2]. Entré dans l'opposition au président Hamid Karzai, il a déclaré dans un enregistrement vidéo, diffusé le par la chaîne Al Jazeera, vouloir désormais combattre sous le commandement d'Ayman al-Zawahiri, le numéro deux d'Al-Qaïda. Il est désormais, officiellement déclaré « terroriste » par les États-Unis.
Il a revendiqué la responsabilité de l'embuscade de Surobi du dans laquelle sont morts 10 soldats français et entre 13 et 80 insurgés talibans[5].
Le , après deux ans de négociations, l'Afghanistan signe un accord de paix avec Gulbuddin Hekmatyar, lui assurant une immunité et un possible retour en politique[2]. Cette décision est considérée par le président Ashraf Ghani comme une avancée, alors que les pourparlers avec les talibans piétinent[6],[2]. Le , l'ONU lève ses sanctions prises en 2003 contre lui[7],[8]. Le , Gulbuddin Hekmatyar fait son entrée dans Kaboul à la tête d'un convoi lourdement armé et appelle les talibans à déposer les armes[3].
À l’issue de l’offensive des talibans de 2021, qui aboutit à la chute de Kaboul et au rétablissement de l’Émirat islamique d'Afghanistan, l’ancien président Hamid Karzai annonce la mise en place d’un « conseil de coordination », avec Abdullah Abdullah et Gulbuddin Hekmatyar, dans le but d’assurer un transfert pacifique du pouvoir[9].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- France 24, 5 mai 2017.
- L'Afghanistan fait la paix avec le "Boucher de Kaboul", AFP, 22 septembre 2016.
- Sonia Ghezali, Afghanistan: retour à Kaboul du chef de guerre Gulbuddin Hekmatyar, RFI, 4 mai 2017.
- (en) « Afghan warlord “aided Bin Laden” », BBC News, .
- (fr) « Afghanistan : le chef de guerre Hekmatyar revendique l'embuscade du 18 août », Le Monde,
- « Afghanistan : immunité pour Gulbuddin Hekmatyar »], Le Figaro, vendredi 23 septembre 2016, page 8.
- Sonia Ghezali, Afghanistan: les Nations unies lèvent les sanctions contre Gulbuddin Hekmatyar, RFI, 4 février 2017.
- Nicolas Gros-Verheyde, « Gulbuddin Hekmatyar blanchi. Les sanctions européennes levées », B2 Bruxelles2, (lire en ligne)
- « Retour des talibans : l’Afghanistan fait un bond en arrière de vingt-cinq ans », sur courrierinternational.com, (consulté le 18 août 2021).