Les Aveugles et l'Éléphant

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Les aveugles et l'éléphant.
Les aveugles évaluant un éléphant d'Ohara Donshu, Brooklyn Museum.

Les Aveugles et l'Éléphant est une fable d’origine indienne[1].

Elle raconte que six aveugles eurent à décrire un éléphant en le touchant en différentes parties de son corps, et en en déduisant donc des représentations différentes. Lorsqu'ils confrontèrent ensuite leurs idées, ils rentrèrent en désaccord, doutèrent même de la sincérité de leurs interlocuteurs et, dans certaines versions, en vinrent aux coups[2].

La morale de la parabole est que chaque humain a tendance à revendiquer une vérité absolue basée sur la base de son expérience subjective limitée, car il ignore les expériences subjectives limitées des autres, qui peuvent être également véridiques[3].

Le texte bouddhiste Udana 6.4[4] contient l'une des plus anciennes versions de l'histoire. Elle est datée d'environ 500 av. J.C., du vivant du Bouddha, bien que la parabole soit probablement plus ancienne encore que le texte bouddhiste[5].

Une autre version de la parabole décrit des hommes voyants, palpant une grande statue par une nuit sombre ou un gros objet en ayant les yeux bandés. Ils décrivent ensuite ce qu'ils ont ressenti. Dans ses différentes versions, c'est une parabole qui a traversé de nombreuses traditions religieuses et existe dans les textes jaïnismes, hindous et bouddhiques du 1er millénaire de notre ère ou avant[6]. L'histoire apparaît également dans les traditions au 2ème millénaire soufies et bahá’íe. Le conte est plus tard introduit en Occident par le poète américain John Godfrey Saxe qui créé sa propre version dans laquelle le dernier verset explique que l'éléphant est une métaphore de Dieu et que les différents aveugles représentent des religions qui sont en désaccord sur quelque chose que personne n'a pleinement expérimenté[7].

Au Japon, l'histoire est utilisée pour expliquer que des hommes ordinaires ne parviennent souvent pas à comprendre un grand homme ou son grand travail[8].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les six aveugles et l'éléphant
  2. Les aveugles et l’éléphant
  3. E. Bruce Goldstein, Encyclopedia of Perception, SAGE Publications, (ISBN 978-1-4129-4081-8, lire en ligne), p. 492, Quote: The ancient Hindu parable of the six blind men and the elephant...."
  4. « Ud 6:4 Sectarians (1) (Tittha Sutta) », sur DhammaTalks.org (consulté le 19 mai 2020) : « This site offers an extensive collection of English translations of suttas from the Pāli Canon, as well as a multitude of free downloads of Dhamma from the Kammaṭṭhāna (or Thai Forest) Tradition of Buddhism. »
  5. John D. Ireland, Udana and the Itivuttaka: Two Classics from the Pali Canon, Buddhist Publication Society, , 9, 81–84 p. (ISBN 978-955-24-0164-0, lire en ligne)
  6. Paul J. Griffiths, An Apology for Apologetics: A Study in the Logic of Interreligious Dialogue, Wipf and Stock, , 46–47 p. (ISBN 978-1-55635-731-2, lire en ligne)
  7. Martin Gardner, Famous Poems from Bygone Days, Courier Dover Publications, (ISBN 978-0-486-28623-5, lire en ligne), p. 124
  8. (ja) 日本国語大辞典, vol. 4 きかく~けんう, Tokyo, 小学館,‎ , 2e éd., 1188 p. (ISBN 4-09-521004-4), « 群盲象を評す »