Traité de Paris (1763)

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Traité de Paris et leurs alliés.
Traité de paix définitif et alliance entre la Grande-Bretagne, la France et l'Espagne
Langues Français
Signé
Paris, France
Parties
Parties Perdants Vainqueurs
Signataires Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Drapeau de la Grande-Bretagne. Grande-Bretagne
Drapeau de la Prusse Royaume de Prusse
Ratifieurs César Gabriel de Choiseul-Praslin
Jerónimo Grimaldi
John Russell

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Estampe française allégorique représentant le traité de Paris en 1763.

Le traité de Paris de 1763 met fin à la guerre de Sept Ans et réconcilie, après trois ans de négociations, la France, l'Espagne et la Grande-Bretagne. Les préliminaires sont signés le à Fontainebleau. Le traité définitif est signé le .

Ce traité consacre la Grande-Bretagne comme première puissance mondiale, puisqu'elle évince la France de presque tous les espaces coloniaux indiens et nord-américains. En Amérique du Nord, le traité officialise notamment le passage de la Nouvelle-France aux mains des Britanniques, qui ont conquis le territoire lors de la Conquête de 1759-1760.

Le traité de Paris est signé cinq jours avant le traité de Hubertsbourg, qui met fin à la troisième guerre de Silésie.

Contexte[modifier | modifier le code]

Dans la seconde moitié du 18e siècle, le royaume de France, alors dirigé par Louis XV, est embourbé dans un conflit majeur que certains qualifient même de première guerre mondiale: la guerre de Sept Ans. Cette guerre, qui débute en 1756 et se conclut en 1763 avec la signature du traité de Paris, implique de nombreuses puissances coloniales (Royaume de France, Royaume d'Espagne, Grande-Bretagne, Royaume de Prusse, Empire russe, etc.) et leurs alliés sur plusieurs continents. La France et la Grande-Bretagne sont les principaux belligérants du conflit, plongés dans une guerre sans merci aux quatre coins du globe. L'Amérique du Nord est alors le principal théâtre des affrontements, alors que les deux grandes puissances se disputent la possession du Canada. Cette «guerre franco-indienne» (French and Indian War) mobilise les tribus autochtones intégrés aux systèmes d'alliance européens, notamment les Algonquiens, alliés des Français, et les Iroquois, alliés des Britanniques.

Les Français sont toutefois dépassés numériquement et militairement et peinent à protéger leur colonies nord-américaines.

La Conquête de 1759-1760, qui s'achève par le capitulation de Québec le 18 septembre 1759 et l'ultime tentative infructueuse de la Bataille de la Ristigouche en juillet 1760, aura finalement raison des ambitions françaises.

En prélude du futur Traité de Paris, le , le gouverneur Vaudreuil a cédé le Canada et toutes ses dépendances à Montréal, mais les alliés autochtones des Français avaient conclu une entente avec les Britanniques à Oswegatchie (25 août), tout comme l'avaient fait à Longueuil les Hurons de Lorette (5 septembre), et la colonie demeurait donc sous occupation d'un régime militaire (1760-1763) jusqu'à la négociation d'un traité de paix définitif.

Conditions[modifier | modifier le code]

Aux termes de ce traité, en Europe :

  • la France restitue Minorque, qu'elle avait prise le  ;
  • elle évacue les territoires des alliés de la Grande-Bretagne en Allemagne et les territoires du Hanovre, propriété personnelle du roi de Grande-Bretagne ;
  • la Grande-Bretagne rend Belle-Île à la France, prise en 1761.

En Amérique :

Dans le reste du monde :

Bilan[modifier | modifier le code]

Le bilan de ce traité est très positif pour la Grande-Bretagne, qui acquiert un grand empire. La France perd son premier empire colonial et sort grande perdante, mais fête toutefois ce traité de paix, le 17 juin, par un feu d'artifice sur la place de Grève, devant l'hôtel de ville de Paris.

Le traité marque un tournant dans l'histoire de l'Europe et du monde, la France n'étant plus la nation européenne dominante. La Grande-Bretagne peut étendre librement son influence et sa culture sur le globe puisqu'elle s'est neutralisée et a pactisé avec les deux seules puissances capables de rivaliser avec elle. Cela explique aussi l'étendue de l'anglais comme langue en Amérique du Nord au détriment du français, bien que la Nouvelle-France comprenait une grande partie des États-Unis et du Canada actuels.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Meyer, Jean Tarrade, Annie Rey-Goldzeiguer, Histoire de la France coloniale. Tome I, La conquête, éd. Armand Colin, Paris, 1991 (ISBN 2266070452), p. 279.
  2. Gilles Havard, Cécile Vidal, Histoire de l’Amérique française, éd. Flammarion, Paris, 2003 (ISBN 208080121X), p. 664.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Gilles Havard et Cécile Vidal, Histoire de l'Amérique française, Paris, Flammarion, , 560 p.

Jean Meyer et al., Histoire de la France coloniale: des origines à 1914, t. 1, Paris, Armand-Colin, , 848 p.

Sites internet[modifier | modifier le code]

Denis Vaugeois, « Le 10 février 1763 — Le traité de Paris : la France peut être heureuse sans Québec »,

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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