Afghanistan

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

République islamique d'Afghanistan

(ps) د أفغانستان اسلامي جمهوریت

(prs) جمهوری اسلامی افغانستان

Drapeau
Drapeau de l'Afghanistan.
Blason
Emblème de l'Afghanistan.
Devise en arabe : لا إله إلا الله، محمد رسول الله (Lā ʾilāha ʾillā llāh, Muhammadun rasūlu llāh, « Il n'y a de divinité qu'Allah et Mahomet est son messager »), qui constitue la chahada
Hymne en pachto : ملی سرود (Milli Tharana, « Hymne national »)
Fête nationale
· Événement commémoré Indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni ()
Description de l'image Afghanistan (orthographic projection).svg.
Description de l'image Carte de l'Afghanistan FR.png.
Administration
Forme de l'État République islamique
Président de la République Ashraf Ghani
Vice-président Sarwar Danish
Amrullah Saleh
Parlement Assemblée nationale
Chambre haute
Chambre basse
Conseil des Anciens
Chambre du peuple
Langues officielles Dari et pachto[1]
Capitale Kaboul

34° 32′ N, 69° 10′ E

Géographie
Plus grande ville Kaboul
Superficie totale 652 230 km2
(classé 42e)
Superficie en eau Négligeable
Fuseau horaire UTC +4:30
Histoire
Indépendance du Royaume-Uni (indépendance diplomatique, seul le ministère des affaires étrangères afghan était sous le contrôle britannique[2])
Date [3]
Démographie
Gentilé Afghan
Population totale (2020[4]) 36 643 815 hab.
(classé 39e)
Densité 56 hab./km2
Économie
IDH (2017) 0,498 (moyen ; 168)
Monnaie Afghani (AFN​)
Divers
Code ISO 3166-1 AFG, AF​
Domaine Internet .af
Indicatif téléphonique +93
Organisations internationales AID, AIEA, ASACR, BAD, BID, BIRD, CIO, CNUCED, CPI, FAO, FIDA, FISCRCR, FMI, FSM, G77, Interpol, ISO (correspondant), MIGA, NAM OACI, OCE, OCI, OCS (invité), OIAC, OIM, OIT, OITS, OMC (observateur), OMD, OMM, OMPI, OMS, OMT, ONU, ONUDI, OSCE (partenaire), PC, SACEP, SFI, UIT, Unesco, UPU[4].

L’Afghanistan, en forme longue la république islamique d'Afghanistan (pachto : د أفغانستان اسلامي جمهوریت (Da Afġānistān Islāmī Jomhouriyet) ; dari : جمهوری اسلامی أفغانستان (Jomhūrī-ye Eslāmī-ye Afġānestān)), est un pays d'Asie centrale sans accès à la mer entouré par l'Ouzbékistan au nord, la Chine et le Tadjikistan au nord-est, le Pakistan à l'est-sud-est, l’Iran à l'ouest et le Turkménistan au nord-ouest.

Carrefour de l'Asie, ce pays constituait, à l'époque de l'Antiquité, un point de passage important sur la route de la soie et pour les conquérants qui souhaitaient prendre le contrôle de l'Inde : Cyrus le Grand, Alexandre le Grand, Gengis Khan, l'empereur Babur, etc. Cette région est aussi le noyau de vastes empires comme l'Empire bactrien, l'Empire kouchan ou encore l'Empire ghaznévide. L'expansion de l'Islam y a commencé dès la fin du VIIe siècle.

C'est à la suite de l'effondrement du royaume perse afcharide que l'Afghanistan devient une entité souveraine en 1747, sous le commandement du général Ahmad Chah Durrani, devenu premier padichah du pays cette même année.

À la suite de la seconde guerre anglo-afghane, les Britanniques privent l'Afghanistan de certains territoires[5] mais s'engagent à ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures de la partie restante[6]. Le pays devient ainsi un État tampon de 1879 à 1919, demeurant indépendant sur le plan de la politique intérieure[a]. En 1919, à la suite de la victorieuse troisième guerre anglo-afghane, le pays récupère le contrôle de sa politique étrangère avec le traité de Rawalpindi[7], lieu de la défaite des armées britanniques[8], et rejoint en 1921 la Société des Nations. En 1979, les troupes soviétiques, dans le cadre des accords de défense mutuelle qui lient l'URSS à l'État afghan, répondent à l'appel du parti communiste au pouvoir, menacé par une rébellion armée. Cette intervention entraîne une forte résistance des rebelles, armés par les États-Unis, résistance qui mènera au retrait des forces soviétiques en 1989. En 1996 un gouvernement islamiste, celui des talibans[b], prend le pouvoir et est chassé par une coalition internationale en 2001. En 2004, le pays devient une « république islamique » de type présidentiel dirigée par un président aux pouvoirs étendus[c] mais contrôlés par un parlement bicaméral. Depuis 1979, le pays est le théâtre constant de conflits armés.

Géographie[modifier | modifier le code]

L'Afghanistan est un pays montagneux avec des plaines au Nord et au Sud-Ouest. Le point le plus haut du pays, à 7 485 m au-dessus de la mer, est le Nowshak. De grandes parties du pays sont arides, et l'eau potable est limitée. L'Afghanistan a un climat continental, avec des étés chauds et des hivers froids. Le pays est fréquemment sujet aux tremblements de terre.

Les villes principales de l'Afghanistan sont Kaboul, Hérat, Jalalabad, Mazâr-e Charîf et Kandahar.

Fleuve : Hari Rud

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom « Afghanistan » dérive du mot « Pachtoune », qui désigne l’ethnie majoritaire du pays qui a fondé l’Afghanistan actuel. Le suffixe « stān » veut dire « pays » en dari et « afghan » est un synonyme de « pachtoune », Afghanistan signifie donc « pays des Pachtounes »[9].

On a longtemps pensé qu’al-Biruni, le célèbre mathématicien, encyclopédiste et philosophe persan, fut le premier à avoir évoqué les Afghans dans son Histoire de l’Inde (1030). En réalité, le terme « Afghan » avait déjà été cité en 982 par Houdoud al Alam, géographe persan et Ibn al-Athîr qui avait cité le nom dix ans avant le premier.

De nombreuses légendes entourent le nom de ce peuple mystérieux dont le passé est relativement mal connu. Ainsi Khwadja Niamat-Ullah (en), historien et géographe indien à la cour de l’empereur moghol Jahângîr, écrivit dans son Histoire des Afghans que le peuple afghan serait issu d'un officier du roi Salomon nommé Afghâna. Les descendants de cet officier auraient été chassés d'Israël par Nabuchodonosor et se seraient installés dans l'actuel Afghanistan, notamment dans la région des monts Sulaymân (en). Cette légende n'est pas confirmée et dans l'Ancien Testament on ne retrouve nulle part le nom de ce fameux officier de Salomon. Cette théorie peut aussi être réfutée par les origines du peuple pachtoune, ethnie majoritaire du pays. En effet, les Pachtounes font partie des peuples indo-aryens et ne sont pas sémites.

D'autres explications, toutes aussi originales, ont été avancées. Ainsi, l’une prétend que le mot « afghan » aurait des origines albanaises (du grec Al-Ab, on aurait fait Agvan, puis Avgan). L'autre, celle de Vera Marigo, se rapporte aux « épigones » — les successeurs d'Alexandre le Grand : Epigonoï aurait évolué en Aphigonoï (Afigani). Ces théories n'expliquent pas les mille ans qui séparent la fin des royaumes grecs de la toute première apparition du mot « Afghan[10] ».

Une histoire [réf. souhaitée] raconte que le nom « Afghan » vient du mot Aspagane[pas clair] qui voudrait dire « cavalier ». Les gens du peuple, pour faciliter la prononciation, disaient Apagan. La phonétique changea lors de la venue des Arabes. Dans l’alphabet arabe la lettre p n’existait pas alors ce qui donna Afagan. Ce mot évolua pour enfin donner le mot Afghan. À la suite de cette interprétation et du roman Les Cavaliers de Joseph Kessel l’on retrouve le « pays des Cavaliers » comme désignation de l’Afghanistan.

Les Afghans considèrent que le nom médiéval de leur pays est Khorassan qui désigne actuellement une région du nord-est de l'Iran.

Histoire[modifier | modifier le code]

Bouddha assis en méditation. Gandhara. Empire kouchan, Ier – IIIe siècle.

L’Afghanistan, considéré comme un carrefour de l’Asie centrale, a une histoire mouvementée. À travers les âges, le territoire désormais connu sous le nom « Afghanistan » a dominé la région puis a été occupé à son tour par l’Empire perse, par Alexandre le Grand, Gengis Khan, et l’URSS. Son emplacement géographique sur les routes commerciales fait que ce pays reste encore au début du XXIe siècle un enjeu stratégique majeur.

Cet emplacement stratégique a profité à de nombreux royaumes qui se sont succédé sur ce territoire. Ainsi, après l’effondrement des royaumes grecs et un bref contrôle exercé par l’empereur Ashoka, le peuple Yuezhi, avec à sa tête le chef Kujula Kadphisès s’empare du pays et se taille un gigantesque Empire qui sera nommé l’Empire kouchan. Son territoire s’étendait de l’Iran actuel jusqu’en Inde, probablement plus loin que Delhi et de la mer d'Arabie jusqu’à la mer d'Aral. Pour beaucoup d’historiens, c’est grâce à cet Empire kouchan et plus précisément à son empereur Kanishka Ier que le bouddhisme a pu s’étendre jusqu’en Chine, en Corée et au Japon par les voies commerciales et non par des conquêtes militaires.

Les Afghans menèrent de nombreuses batailles contre les envahisseurs qu’ils aient été perses, indiens, russes ou britanniques. Ces derniers ont notamment subi en Afghanistan des défaites marquantes, en particulier celles de Gandamak en 1842[11] où le 44e régiment britannique fut totalement anéanti et de Maiwand où le 66e régiment n’a compté que quelques survivants. L’Afghanistan fut le seul État asiatique avec le Japon à tenir tête aux puissances coloniales européennes. Son histoire et sa création comme État tampon entre les possessions de l’Angleterre et de la Russie ne se comprend pas sans une analyse géopolitique du Grand Jeu des Puissances, réactivé au début du XXIe siècle dans un contexte de contrôle des routes pétrolières et gazières.

Avant 1747[modifier | modifier le code]

Convoité par de nombreuses puissances tant régionales que mondiales, l’Afghanistan se trouve toujours sur le chemin de l’Inde lorsque les Perses, Grecs, Moghols, ou Turcs rêvent d’en prendre le contrôle. Inversement, l’Afghanistan s’est toujours trouvé sur le chemin des empereurs indiens comme Ashoka, dans leur volonté d’expansion vers l’ouest.

Ménandre Ier est le plus remarquable des rois indo-grecs qui succèdent en Afghanistan, au Pakistan et en Inde du nord à la dynastie gréco-bactrienne.

L'archéologie de l'Afghanistan a révélé la présence de populations depuis la préhistoire[12]. Des relations ont pu être établies entre les cultures du chalcolithique afghan et les cultures chalcolithiques du Baloutchistan pakistanais. Plus tard une civilisation dite de l'Hilmand (seconde moitié du IVe millénaire - première moitié du IIIe millénaire) prouve par ses productions artisanales l'étendue et la diversité de ses relations avec le plateau iranien, l'Asie centrale et surtout la bordure occidentale du monde indien. Le site de Mundigak (surtout entre 3000 et 2500 av. J.-C.) en est un témoin significatif, sur 50 ha, il est en relations étroites avec un site aujourd'hui situé dans le Seistan iranien fondé 3 300 ans av. J.-C.. Ce site, Shahr-i Sokhta, dépasse 100 ha, là le travail du lapis-lazuli et de l'albâtre sont le signe d'une vie florissante. Les échanges sont particulièrement révélateurs avec les premières cultures qui précèdent l'apparition de la civilisation de la vallée de l'Indus dont le développement va entrainer un changement complet des échanges commerciaux et la disparition de Mundigak et de nombreux autres sites de cette époque.

Parallèlement, l’Afghanistan a également été le centre de nombreux pouvoirs forts d'origine grecque sous le royaume gréco-bactrien, bouddhiste sous l’Empire kouchan, turc du Turkestan afghan (la région nord de l'Afghanistan) sous le règne des empereurs Ghaznévides comme Mahmoud de Ghazni qui a conquis depuis sa capitale Ghazni (ville du sud de l’Afghanistan) non seulement une bonne partie d’Asie centrale, la Perse et l’Inde du Nord, ou l’Afghan Muhammad Ghûrî de la dynastie des Ghûrides (originaire de la région de Ghûr appelé aussi Ghor dans le centre l’actuel Afghanistan) qui conquis non seulement la totalité de l’actuel Afghanistan et l’Inde du nord, où on le considère comme fondateur du Sultanat de Delhi (qui a été fondé après son passage en vérité par un de ses lieutenants turcs, Qûtb ud-Dîn Aibak).

Kandahar en 1640

La région va souffrir au XIIIe siècle du passage des Mongols de Gengis Khan, qui vont détruire des cités prospères comme Balkh et Bâmiyân tout en massacrant ses habitants. Après une période de décadence et de petites principautés qui dominent l’actuel Afghanistan, en 1370, Timur Lang – appelé Tamerlan par les occidentaux – un Turc originaire d’Asie centrale se débarrasse de son beau-frère, s'autoproclame Émir dans la cité de Balkh et se lance à la conquête du monde en installant sa capitale à Samarcande (l’actuel Ouzbékistan) et fonde l’empire des Timurides. Son fils Shah Rukh Mirza va transférer le siège de l’empire à Hérat (actuelle ville de l’ouest afghan). Cette ville va connaître son âge d’or sous le règne du sultan Husayn Bayqara au XVe siècle avec l’édification de l’art timuride, la littérature et la connaissance, et va devenir la capitale impériale et le berceau de la connaissance et de la civilisation. En 1510, l’empire Timuride est détruit par l’Ouzbek Mohammad Chaybani. Puis c’est l'entrée d’un prince local Timuride de Ferghana, Babur qui a été chassé de son trône par ses oncles et installé à Kaboul, où il s’est fondé un petit royaume composé de Kaboul et Kandahar. Depuis Kaboul, il se lance à la conquête de l’Inde, où il va chasser du trône de Delhi, le sultan afghan Ibrahim Lodî. Babur va fonder la dynastie appelée Baburide, connue sous le nom des Grands Moghols de l’Inde. L'Afghanistan va connaître une période mouvementée, disputé entre les Grands Moghols de l’Inde et les Séfévides de Perse. En 1707, le prince afghan de Kandahar, Mirwais Khan Hotaki de tribu pachtoune de Ghalzaï qui va chasser les Perses au-delà de sa région et son fils Mahmoud Hotaki va repousser les Perses, tout en envahissant leur pays et se fait couronner Shahanshah (roi des rois) à Ispahan, la capitale des Séfévides par l’empereur déchu des Perses qui lui remet sa couronne et son épée et le fait couronner empereur en 1722. En 1739, un Turkmène persan s’autoproclame roi sous le nom de Nader Chah Afshar va chasser les Afghans et envahit de nouveau le pays et l’Inde du nord.

  • Le rôle de l’islam : au cours de l'expansion arabe et de la conquête de l'Irak, à la suite d'une contre-attaque des Sassanide de Perse en 634 (ou 631/632, Bataille du pont), les premières armées arabo-musulmanes défient le puissant voisin à la bataille d'al-Qadisiyya. La déroute des sassanides ouvre la voie à la jeune armée musulmane qui finit par absorber le grand Empire dont l’Afghanistan faisait partie intégrante. L’islamisation de l’essentiel du pays a pris plus de 200 ans. La résistance légendaire des shahs de Kaboul, encore bouddhistes[précision nécessaire], l’a considérablement retardée. La région du Nouristan a été la dernière région du pays à se convertir à l’islam. En effet, les Nouristanis ne sont majoritairement musulmans que depuis le XIXe siècle, soit plus de 1 200 ans après les toutes premières conquêtes arabes.
Après l’installation définitive de l’islam en Afghanistan, celui-ci ne s’est plus étendu par l'action des Arabes mais surtout par celle des Turcs comme l’empereur Mahmoud de Ghazni et l’Afghan Muhammad Ghûrî. En ce qui concerne l’islamisation de l’Inde, le chef militaire afghan Sher Shah Suri y a joué un grand rôle quand il fut suzerain à Sasaram. Ce dernier a notamment été à l’origine de la route Grand Trunk Road connue par les Européens sous le nom de la Grande marche. Cette route relie le Bengale à Delhi, s’étend jusqu'au Pakistan et finit en Afghanistan passant par la Passe de Khyber. Le tombeau du suzerain, appelé aussi le deuxième Taj Mahal en Inde, figure sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO.

1747-1919[modifier | modifier le code]

Règne d’Ahmad Shâh Durrani[modifier | modifier le code]

Limites de l’empire afghan de 1747 à 1772

L’Afghanistan en tant qu’État commence à exister en 1747. Cette date correspond à la dislocation de l’Empire perse afsharide, après la mort de l’empereur Nader Chah de Perse. Très rapidement, l’Afghanistan s’impose comme une puissance militaire de premier ordre dirigée par des généraux comme Ahmad Khan Abdali. Devenu padichah Ahmad Chah Durrani, cette même année, après son élection par la Loya Jirga, il mène de nombreuses campagnes militaires et étend l’Empire afghan aux confins de l’Empire perse et indien où il met définitivement fin au règne des Moghols. Les Afghans remportent de grandes victoires en Inde : par exemple, la troisième bataille de Panipat qui fit la renommée d’Ahmad Shâh Durrani.

Pour beaucoup d’Indiens, parmi les quelques raisons qui ont permis aux Britanniques de s’installer durablement sur le sous-continent indien figurent deux événements majeurs : d'une part, la troisième bataille de Pânipat pendant laquelle les forces militaires sikhs et indiennes qui auraient pu résister aux forces armées britanniques furent anéanties par les Afghans, D'autre part, l’inaction des souverains afghans, sourds aux innombrables appels des maharajahs indiens pour les aider face aux Britanniques. Les souverains afghans, bien qu’excellents guerriers, ne furent jamais de fins politiciens[non neutre], n’ayant pas mesuré l’importance de la pénétration des armées britanniques. Les Afghans ont dû aussi faire face à l’avancée des armées russes au nord du pays et ont dû céder d’importantes villes comme Samarcande et Boukhara.

Ahmad Shah Durrani régna sur l’Afghanistan jusqu’à sa mort en 1772, laissant son empire à son fils aîné Timour. Il est peut-être mort d’un cancer de la face. Le fondateur de l’Afghanistan porte aussi le titre de « Bâbâe Mélat » (père de la Nation, en pachto). Il est seul, avec Mohammad Zaher Shah, le dernier roi d’Afghanistan, à détenir ce titre.

Règne de Timour Shâh Durrani[modifier | modifier le code]

Le règne du fils aîné d’Ahmad Shâh Durrani, Timour Shah Durrani commença en 1772 et dura 21 ans. À 24 ans, le jeune Timour était déjà un administrateur et un commandant confirmé. Sous le règne de son père, Ahmad Chah Durrani, Timour Shâh fut gouverneur de Lahore, de Multan et de Hérat mais aussi vice-roi du Pendjab. Contrairement à son père, Timour Shâh n’aima jamais le faste et les conquêtes militaires, la priorité du jeune souverain fut de contenir son Empire dans ses limites de l’époque, ce qui était déjà extrêmement complexe.

Timour Shâh accéda au trône dans un climat de confusion et de guerres d’influence en coulisses. N’ayant laissé aucune instruction ni protocole quant à sa succession, Ahmad Shâh avait rendu compliquée la succession au trône afghan. Pour les dirigeants de l’époque, il n’était un secret pour personne que Timour Shâh avait la préférence de son père. Le jeune Timour Shâh avait montré ses capacités de gestionnaire et de bon chef militaire en gouvernant les provinces les plus difficiles (hormis Hérat). Il avait également assuré la vice-régence de Pendjab, une région reculée de l’empire, très difficile à gouverner pour cause de dissensions internes et attaques incessantes des sikhs. Bien qu’indéniablement Timour Shâh eût la préférence et la confiance de son père, les chefs de tribus, notamment les chefs Ghilzai (adversaires traditionnels des Durrani) ne souhaitaient pas voir Timour Shâh succéder à son père, très probablement parce que d’une part le jeune Timour n’avait pas le charisme de son père et que d’autre part qu’il était très indépendant, ce qui ne convenait pas aux chefs de tribus qui préféraient un Padichah facilement contrôlable.

C’est ainsi que le vizir d’Ahmad Shâh Durrani, Shah Wali Khan Bomezaï convainquit son beau-fils et le frère cadet de Timour Shâh, le prince Sulayman Khan Durrani de revendiquer le trône en 1773. Alors loin de la capitale, Timour Shâh, apprit la nouvelle de l’intronisation de son frère Sulayman Khan comme Padishah de Kandahar, alors la capitale de l’Empire. Ce fait inacceptable poussa le jeune Empereur à marcher sur la capitale, soutenu par tous les clans de la tribu Durrani. La ville opposa une forte résistance sur ordre de Shah Wali Khan Bomezaï afin de protéger Sulayman Shâh. Mais il échoua finalement dans son entreprise d’installer au pouvoir un Padishah pantin. Tentant de se faire pardonner par Timour Shâh, ce dernier voulut donner l’exemple en ordonnant à la garde impériale de décapiter Shah Wali Khan Bomezaï alors qu’il demandait audience. Ce châtiment eut pour conséquence de calmer toutes les velléités et tentatives de coup d’État pour une courte durée mais attisa la haine des tribus Ghilzaï à laquelle appartenait Shah Wali Khan Bomezaï. Le jeune Timour put entrer dans la ville de Kandahar et se faire couronner Padishah de l’Empire afghan.

Kaboul devient capitale en 1776[modifier | modifier le code]

Sous le règne de Timour Shah Durrani, l’Afghanistan connut une relative stabilité mais resta rongé par des dissensions internes, notamment parmi les familles pachtounes, l’ethnie dont était issue la famille impériale. Les tribus Ghilzai et Durrani, deux branches pachtounes, se battent depuis la création du pays pour accéder au pouvoir[d].

Kaboul

Timour Shâh se sentait à l’étroit dans sa capitale Kandahar où il était sans cesse pris à partie par certains membres de sa cour. Fatigué des agissements de la cour qui provoqua la révolte de 1774 et proclama Padishah un certain Abdul Khaliq Khan, Timour Shâh décida de transférer la capitale de Kandahar à Kaboul en 1776. La révolte de la cour tenait à deux faits majeurs : les chefs de tribus entendaient profiter de la mort d’Ahmad Shâh Durrani pour étendre leur pouvoir féodal déjà considérable que Timour Shâh avait commencé à réduire sous son règne et parce que le jeune Empereur était très indépendant, refusant de suivre les chefs de clan. Afin de minimiser les risques de coup d’État et son éventuel assassinat, Timour Shâh choisit Kaboul pour capitale. D’abord parce que la ville était très appréciée de plusieurs souverains qui y avaient établi leur capitale avant Timour Shâh, comme l’Empereur Babur, surnommé d’ailleurs le roi de Kaboul. En outre la ville était appréciée pour sa fraîcheur, alors qu’une chaleur écrasante régnait à Kandahar. Par ailleurs la ville était prospère et fut le centre des arts, de la culture et des sciences de l’Empire. Son multiculturalisme permettait d’amoindrir le rôle des pachtounes assoiffés de pouvoir.

Mort suspecte de Timour Shâh et deux siècles d’instabilité[modifier | modifier le code]

Timour Shah Durrani fut finalement assassiné, probablement par empoisonnement le 18 mai 1793. Sa mort reste suspecte et n’a jamais été élucidée. L’Empereur se portait très bien, comme tous les guerriers, si bien qu’une mort subite comme la sienne ne peut que laisser interrogatif. Son tombeau à Kaboul est resté inachevé.

Kandahar

L’Empereur Timour a finalement commis la même erreur que son père en ne désignant clairement aucun de ses fils comme successeur et en ne mettant en place aucun protocole de succession. Néanmoins, il laissa entendre que son préféré était son fils Zaman Shah qui fut d’ailleurs élevé au rang de gouverneur de Kaboul, alors la fonction la plus prestigieuse après celle de Chef de l’État.

La mort subite de Timour Shâh et l’absence d’héritier au trône clairement désigné plongent l’Afghanistan dans une profonde instabilité qui durera deux siècles et que les Britanniques sauront exploiter au détriment des Afghans tout au long du XIXe siècle.

Règne de Zaman Shâh[modifier | modifier le code]

La mort subite de Timour Shah Durrani ouvre une ère de guerre et de déchirures pour la succession au trône. Alors gouverneur de Kaboul, Zaman Shah, le cinquième fils de Timour Shah Durrani est couronné Empereur en 1793, succédant ainsi à son père avec le soutien du chef des Mohammadzaï et des Barakzay de Kandahar, sardar Painda Mohammad Khan qui va devenir son grand vizir sous l’appellation de Wazir Sarfaraz Khan. Mais ses vingt-deux frères réclamaient le trône aussi, arguant que leur père n’avait clairement désigné aucun de ses fils et qu’il n’y avait aucune loi qui permettait à Zaman Shâh de devenir souverain. Ce fut alors le début d’une guerre civile qui déchira le pays pendant plusieurs années.

Les dirigeants historiques furent issus de la tribu des Abdali de l’ethnie afghane, dont le nom fut changé en Durrani lors de l’accession d'Ahmad Chah Durrani. Ils prolongèrent jusqu’à la dynastie Saddozay du clan Popalzay ou de la dynastie Mohammadzay du clan Barakzay de l’ethnie pachtoune. Les Mohammadzay donnèrent fréquemment les rois Saddozay ainsi que des conseillers suprêmes, qui servirent occasionnellement comme régents, identifiés avec l’épithète Mohammadzay.

Shah Shuja[modifier | modifier le code]

Shuja Shah Durrani en 1839.

Shuja Shah Durrani (aussi connu comme Shah Shujah, Shoja Shah, Shujah al-Mulk) (4 novembre 1785-5 avril, 1842) est le cinquième padischah d’Afghanistan de la dynastie Durrani entre le et 1809 puis du à sa mort en 1842.

Fils de Timour Shâh, il est gouverneur d’Herat et de Peshawar de 1798 à 1801. Il dépose son demi-frère Mahmud Shah et dirige l’Afghanistan de 1803 à 1809.

Il s’allie avec le Royaume-Uni en 1809 pour empêcher toute tentative d’invasion de l’Inde par Napoléon Ier et la Russie, mais il est alors rapidement renversé par son prédécesseur.

Après des emprisonnements successifs à Attock, puis au Cachemire et à Lahore entre les années 1811-1814, il est contraint de céder le diamant Koh-i Nor qu’il possédait pour retrouver la liberté. Son exil se partage alors entre le Punjab et le Ludhiana.

En 1838, il s’allie avec le Royaume-Uni et le Punjab pour envahir l’Afghanistan, contribuant au déclenchement de la première guerre anglo-afghane. Il retrouve son trône en 1839 avec l’aide des Britanniques, trente ans après son premier règne mais il est assassiné en avril 1842, après leur départ.

Bataille de Gandamak[modifier | modifier le code]

Le dernier carré du 44e régiment d'infanterie d'Essex à Gandamak

En une bataille opposa l’armée britannique des Indes aux forces de Dost Mohammad Khan, souverain de l’Afghanistan, dirigées par son fils Wazir Akbar Khan.

Afin de contenir l’expansionnisme russe, dont les forces militaires venaient d’annexer les grandes villes de Samarcande et Boukhara, les Britanniques décidèrent de s’emparer de l’Afghanistan. Les généraux avaient planifié de prendre le contrôle de la passe de Khyber ainsi que des grandes villes d’Afghanistan comme Jalalabad, Kaboul, Kandahar et Hérat en y envoyant un contingent limité de militaires. Mais les troupes anglaises et indiennes durent affronter une résistance de troupes afghanes dont la valeur avait été sous-estimée. L’issue de la bataille, un désastre et un camouflet pour les armées anglaises, marquera par la suite la politique étrangère britannique en Asie du Sud.

1919-2001 : instabilité chronique[modifier | modifier le code]

Depuis 1900, douze dirigeants ont été déposés, renversés ou assassinés :

  • 1919 : Habibullah Khan est assassiné le 20 février à Kalagosh pendant une partie de chasse. Le pays mène alors une guerre d'indépendance contre l’Empire britannique ;
  • 1929 : Le roi Amanullah Khan doit fuir devant une révolte populaire et se réfugie en exil en Europe ;
  • 1929 : Son frère Inayatullah règne trois jours, du 14 au 17 janvier, avant d’abdiquer ;
  • 1929 : Amir Habibullah Ghazi dit « Bacha e Saqao » prend le pouvoir avant d'être chassé et exécuté par son successeur qui restaure la dynastie royale Barakzai ;
  • 1933 : Mohammed Nadir Chah est assassiné ;
  • 1973 : Mohammed Zaher Chah, fils du précédent, est déposé à la suite d'un coup d'État et la république est proclamée ;
  • 1978 : Mohammad Daoud Khan, qui avait pris le pouvoir en 1973, est assassiné à la suite d’un coup d’État pro-communiste effectué le sans l'aide de l'URSS, Leonid Brejnev est furieux mais finira par soutenir le Président Nour Mohammad Taraki en signant en décembre 1978 un traité économique et militaire [13].
  • 1979 : La réforme agraire qui ne respecte pas les traditions ancestrales, l'école obligatoire pour les filles contre la volonté des mollahs, leur assassinat ou incarcération rendent le nouveau pouvoir impopulaire. Les Soviétiques organisent l'assassinat du président Nour Mohammad Taraki jugé trop extrémiste par Hafizullah Amin qui lui succède[13] ;
  • 1979 : Hafizullah Amin est renversé et tué par une fraction du Parti démocratique populaire d'Afghanistan (PDPA) à la suite d’un coup d’État soutenu par l’Union soviétique qui envahit militairement le pays ;
  • 1986 : Babrak Karmal est poussé à la démission par les Soviétiques ;
  • 1992 : Mohammad Najibullah est déposé et le régime communiste s'effondre ;
  • 1996 : Les talibans[b] prennent Kaboul et assassinent l'ex-président Mohammad Najibullah ;
  • 2001 : Le 9 septembre, Ahmed Chah Massoud dit « le Lion du Pandjchir » est assassiné ;
  • 2001 : En novembre, le gouvernement des talibans[b] est renversé par une opération militaire dirigée par les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN.

La dernière période de stabilité en Afghanistan a lieu entre 1933 et 1973, lorsque le roi Mohammed Zaher règne sur le pays. Néanmoins, le , son beau-frère et ancien Premier ministre, Mohammad Daoud Khan organise un coup d'État avec l’appui des militaires, renverse le roi qui séjourne alors en Italie et qui, peu après, abdique.

1978-1992 : intervention soviétique[modifier | modifier le code]

L'intervention soviétique en Afghanistan s’inscrit dans le contexte de la guerre froide, puisque les États-Unis soutiennent le Pakistan face à une Inde qui se voulait le fer de lance des pays non alignés ; l’URSS soutient l’Afghanistan qui avait, depuis 1919, des revendications territoriales sur les régions à majorité pachtounes du Pakistan, ce qui aurait permis à l’Afghanistan de se désenclaver en possédant un accès vers la mer d'Arabie [Où ?] [précision nécessaire].

À la suite d’un coup d’État fomenté en 1973 par le prince Mohammad Daoud Khan, la monarchie afghane est renversée, et la république d’Afghanistan proclamée. L’État afghan s’éloigne de plus en plus de Moscou. Le coup d’État du Parti démocratique populaire d'Afghanistan, le 27 avril 1978, renverse le gouvernement de Daoud. Ce dernier est assassiné, de même que de nombreux membres de sa famille. Cependant ce coup d’État n'a été ni organisé ni soutenu par l'Union soviétique, Leonid Brejnev est furieux mais finira par soutenir le Président Nour Mohammad Taraki en signant en décembre 1978 un traité économique et militaire[13],[14]. Nour Mohammad Taraki (1917-1979), chef du Khalq (fraction radicale et majoritairement pachtoune du PDPA) devient président de la nouvelle République démocratique d'Afghanistan, régime socialiste et prosoviétique. Ce régime met en place une série de réformes collectivistes et sociales (école obligatoire pour les filles, droit des femmes, abolition des dettes paysannes, réformes agraires…) qui contrarient les coutumes ancestrales afghanes. Une répression s'exerce contre les opposants au régime, de nombreux dignitaires religieux sont tués ou emprisonnés. L’émigration des Kirghizes du Pamir afghan en Turquie a lieu à cette époque.

Le 15 mars 1979 la 17e division régulière de l'armée afghane se révolte dans la ville d'Hérat à l'Ouest du pays. Elle est dirigée par le capitaine Ismaïl qui deviendra célèbre comme chef de la résistance de la région d'Hérat contre l'Union soviétique sous le nom de Ismaïl Khan. Les combats durent cinq jours et font 30 000 morts. Les soldats abandonnent leur division et partent dans les montagnes avec les armes dont ils ont besoin. Ils sont rejoints par de nombreuses personnes de la population et débutent leur résistance contre le gouvernement, secrètement aidés[15],[16] par la CIA.

Le président Taraki téléphone le au premier ministre soviétique Alexis Kossyguine (conversation consignée dans les archives du Kremlin) et lui demande l'intervention discrète de l'Armée rouge. Dans un premier temps il essuie un refus car les occidentaux s'en apercevraient en deux heures. Il obtient gain de cause en conseillant de n'utiliser que des soldats provenant des républiques soviétiques frontalières : un officieux "bataillon musulman", habillé avec des uniformes en laine de chameau. L’Union soviétique fomente un nouveau coup d’État le afin de permettre à Babrak Karmal, leader d'une faction plus modérée à l'intérieur du Parti communiste, de devenir président. L’Union soviétique intervient massivement à partir de janvier 1980 pour reprendre le contrôle des zones rebelles (Sud-Est du pays principalement). Une vive résistance se met en place face à un occupant soviétique qui ne s’attendait pas à une telle réaction. De plus cette agression soulève une grande émotion dans l’ensemble des pays musulmans et de nombreux islamistes issus de divers pays (Algériens, Bosniaques, Philippins, Saoudiens, Palestiniens, Égyptiens…) se joignent aux Moudjahidines. Les Soviétiques ne pourront jamais défaire ces combattants qui utilisent le terrain montagneux afghan pour mener une véritable guérilla financée et soutenue militairement par les États-Unis, le Pakistan, l’Arabie saoudite et diverses associations musulmanes à travers le monde.

Le gouvernement entreprend de réformer ou d'abolir certaines pratiques traditionnelles de natures féodales : les mariages forcés et la dot sont interdits, l'âge minimum légal pour le mariage est rehaussée[17] et l'école est rendue obligatoire pour les filles[18]. Les femmes obtiennent par ailleurs le droit de ne pas porter le voile, de circuler librement et de conduire. Un projet de légalisation du divorce est rédigé mais n'est finalement pas instauré pour ne pas encourager les insurrections conservatrices. Très optimistes, les dirigeants communistes espéraient éliminer l’analphabétisme en cinq ans[19]. En 1988, les femmes représentaient 40 % des médecins et 60 % des enseignants à l'Université de Kaboul.

Le 30 novembre 1986, Mohammad Najibullah devient président de l’Afghanistan à la place de Karmal. Les troupes gouvernementales doivent faire face à l’aide moindre de l’URSS d’année en année (pour cause de Perestroïka) et à une intensification des combats soutenus par le Pakistan voisin ainsi que par les États occidentaux dont les États-Unis. L’aide américaine aux rebelles, qui reçoivent plusieurs milliards de dollars de subsides et d’armements, devient décisive avec la livraison des missiles Stinger permettant d’abattre les hélicoptères et ruinant une stratégie soviétique de contre-guérilla jusqu’alors plutôt efficace[20].

L’Union soviétique décide unilatéralement de quitter le pays en février 1989, laissant à Mohammad Najibullah le contrôle du pays. Le régime tombe le après la prise de Kaboul et la démission de Mohammed Nadjibullah le 16 avril.

1992-1996 : la guerre civile[modifier | modifier le code]

Territoires contrôlés par les parties en conflit en 1996.

Le , Ahmed Chah Massoud, futur chef de l’alliance du nord, entre dans Kaboul avec plusieurs milliers d’hommes et devient ministre de la défense en mai. Le 28 juin, Burhanuddin Rabbani, musulman modéré du Jamiat-e Islami, est nommé président intérimaire, puis élu chef du gouvernement en décembre. De 1992 à 1995, un gouvernement issu de la résistance afghane prend le pouvoir, mais il y a des dissidences internes. Massoud démissionne du gouvernement afin de permettre à Gulbuddin Hekmatyar, un fondamentaliste appartenant à l’ethnie pachtoune, majoritaire dans le pays, de devenir Premier ministre. Mais les affrontements continuent dans Kaboul entre Talibans, forces du gouvernement (Massoud) et moudjahiddins (Hekmatyar…).

À partir de 1994, les Talibans[b] conquièrent peu à peu les différentes provinces du pays. De 1994 à 1996, soutenus par l’armée pakistanaise, ils conquièrent l’essentiel du pays (sauf le réduit tadjik au nord-est) et instaurent une dictature fondamentaliste. Des membres du Hezb-é-islami (parti de Hekmatyar) entrent au gouvernement du président Rabbani tandis que Hekmatyar devient Premier ministre. Durant l’été 1996, Oussama ben Laden, fuyant l’Arabie saoudite et après un séjour de deux ans au Soudan, retourne en Afghanistan. Il diffuse une déclaration de djihad contre les Américains.

Le 27 septembre 1996, les Talibans prennent Kaboul, la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright déclare alors que « c’est un pas positif »[21], et les fondamentalistes s’emparent dès lors du pouvoir. Le mollah Omar, chef charismatique du mouvement et « Commandeur des Croyants », dirige le pays sans aucun titre politique ou constitutionnel. Mohammad Najibullah et son frère sont assassinés. Selon Ahmed Rashid, le mollah Abdoul Razzaq se trouvait à la tête du groupe qui s’empare de Nadjibullah, quelques heures avant l’entrée des Talibans dans la capitale[22].

1996-2001 : les Talibans[modifier | modifier le code]

Territoires contrôlés par Massoud en 2000.

En 1997, les Talibans – étudiants en théologie – appuyés par des groupes armés étrangers, prennent le contrôle du pays, à l’exception d’une région au nord-est, à dominance tadjike, sous le contrôle d’une nébuleuse de groupes armés qui forment l’Alliance du Nord, dont le commandant Massoud est la figure de proue. Les Talibans instaurent une paix relative après des années de guerre, par le biais de l'application d’une loi islamique très stricte ayant pour but d’instaurer « le plus pur État islamique du monde », fondé sur une application rigoureuse de la charia, émanant de l’école déobandi. Les femmes n'ont plus droit à l'éducation et les exécutions sommaires sont courantes. En 1998, la prise de la ville de Mazar-e-Charif entraîne le massacre par les Talibans de quatre à six mille Hazaras[23].

En 2001, la destruction des statues de Bouddha préislamiques de Bâmiyân (VIe – IVe siècles av. J.-C.), inscrites au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, attire l’attention de la communauté internationale. Les autorités du Pakistan dénoncent alors publiquement leur politique extrémiste. Des relations étroites entre des groupes fondamentalistes pakistanais et les talibans perdurent néanmoins, notamment dans la région frontalière.

Le , Massoud est assassiné lors d’un attentat suicide déguisé en une fausse interview par de prétendus journalistes. Cet événement est suivi deux jours plus tard des attentats du 11 septembre aux États-Unis, provoquant un revirement de la politique américaine qui va répondre rapidement à cet attentat.

2001-2014 : intervention de l’OTAN[modifier | modifier le code]

2003-2008
2008-2011

Accusant le chef d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden, d’être responsable des attentats du 11 septembre, avec le soutien des autorités talibanes, les États-Unis déclenchent une nouvelle guerre d’Afghanistan. Avec l’aide des forces terrestres de l’Alliance du Nord et un soutien aérien des forces de l’OTAN, ils renversent en quelques mois le régime taliban. Hamid Karzai devient alors le nouveau président de l’Afghanistan.

La situation à la mi-2002 semble se stabiliser, même si l’insécurité reste présente dans des régions hors du contrôle du nouveau gouvernement, tandis que les zones sous contrôle de la coalition sont la cible d’attentats. Le président Hamid Karzai est ainsi victime d’une tentative d’assassinat, le , lors d’un voyage dans la région de Kandahar.

Le , l’OTAN prend le commandement de la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS), à laquelle contribuent 37 pays[24] ; elle s’emploie à étendre l’autorité du pouvoir central et à faciliter la reconstruction du pays. Au , une force internationale de près de 10 000 hommes stationnait en Afghanistan, s’ajoutant aux 20 000 soldats américains toujours présents. Cette coalition, formée sous l’égide de l’ONU, tente d’installer des structures favorisant un retour de la démocratie.

Mais les activités rebelles perdurent : le , cinq membres d’ONG sont tués dans une embuscade au nord-ouest de l’Afghanistan[25]. En septembre 2004, une roquette tombe près d’un collège visité quelques minutes plus tard par le président Hamid Karzaï[26]. Le , à Kaboul, un attentat à la voiture piégée fait plus de sept morts[27]. Les Talibans visaient l’entreprise de sécurité américaine Dyncorps, qui s’occupe de la protection du président afghan Hamid Karzai.

Entre la chute des Talibans en 2001, et la Loya Jirga de 2003, l’Afghanistan a été appelé « État islamique transitoire d’Afghanistan » par les États-Unis et l’Union européenne, lequel est dirigé par une administration intérimaire, puis par une administration transitoire. Depuis l’élaboration de sa nouvelle constitution, le pays est maintenant officiellement nommé « république islamique d’Afghanistan ».

En 2004, deux ans après l’intervention internationale, l’Afghanistan est redevenu le premier pays producteur mondial de pavot, utilisé pour produire l’opium et l’héroïne.

À partir de 2005, la situation s’aggrave à nouveau. Les talibans, appuyés par des volontaires étrangers, s’infiltrent dans certaines régions. En août 2006, l’OTAN lance l'offensive nommée opération Medusa à l’ouest de Kandahar, mais après la perte d’un avion de surveillance avec quatorze militaires et plusieurs morts au sol notamment par tir ami, son commandant réclame des renforts. Sur les dix premiers mois de 2006, la guérilla et les combats ont fait plus de 3 000 morts en Afghanistan[28], alors que la production d’opium a augmenté de 60 % pendant l’année[29]. La guerre d’Afghanistan est particulièrement liée au conflit armé du Nord-Ouest du Pakistan. L’instabilité politique provoquée par les talibans au Pakistan, pays pivot de l’action américaine (conquête du district de Buner par les talibans, à une centaine de kilomètres d’Islamabad, la capitale), remet en cause la perspective d’une victoire à court terme en Afghanistan. Toutefois, depuis avril-mai 2009, l’armée pakistanaise a multiplié ses offensives contre les talibans mais refuse de s’attaquer aux groupes talibans afghans basés au Waziristan du Nord.

Depuis 2015 : retrait progressif de l'OTAN[modifier | modifier le code]

En 2015, la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) mise en place par l'OTAN est remplacée par la mission Resolute Support destinée à prodiguer conseils et formations à l'armée et aux institutions en place[30]. Après un engagement coûteux (1 000 milliards de dollars, 2 400 morts et 20 400 blessés parmi les soldats américains), Donald Trump annonce en décembre 2018 son intention unilatérale de se retirer du pays. Les talibans, presqu'essentiellement composés de Patchounes, et soutenus de leur coté par l'autre ancien bloc de la guerre froide, prennent l'avantage dans un énième cycle de négociations de paix entamées à Doha en novembre 2018 : après plusieurs conférences avortées, un accord minimal se conclut à Doha en février 2020[31], visant surtout à sécuriser le retrait des troupes américaines, à éviter les attentats sur le sol américain, et conditionnant un cessez-le-feu entre talibans et gouvernement au pouvoir à la conclusion de négociations ultérieures[32].

Un nouveau cycle de négociations démarre à Doha le , dans un climat de guerre persistante. Les talibans continuent leurs offensives militaires dans la province de Helmand, les Américains, qui n'ont pas encore effectué leur retrait, reprennent des attaques aériennes contre eux à partir du 10 octobre[32].

L'Afghanistan doit aussi faire face à la sécheresse. Selon les Nations unies, celle-ci a forcé plus de personnes à quitter leur domicile en 2018 que la violence qui sévit dans le pays[33].

2021 : retrait complet des États-Unis et offensive des Talibans[modifier | modifier le code]

Situation en Afghanistan en juillet 2021.

Comme le président américain Joe Biden s'y est engagé, les troupes américaines poursuivent leur retrait définitif du pays en 2021. Le lundi 12 juillet, le général Austin Scott Miller, chef des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan, quitte ses fonctions[34].

Le retrait complet des États-Unis doit être effectif le 11 septembre 2021, date anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 qui avaient déclenché l'intervention américaine dans ce pays, mettant fin à vingt ans de guerre contre les Talibans.

Les Talibans ont signé des accords de non-agression avec les pays voisins (Chine, Iran, Pakistan, Tadjikistan et Ouzbékistan). Ces derniers refusent désormais de servir de bases militaires arrières aux États-Unis, la Russie a en contre-partie des bases et envoyé 20 000 réservistes à la frontière au Tadjikistan[35].

En juillet 2021, différents pays évacuent leurs ressortissants, les Talibans revendiquent le contrôle de 85 % du pays et d'importants postes frontières[36]. Ceux-ci reconquièrent rapidement le pays, reprenant du terrain dans les campagnes et encerclant les grandes villes dont Kaboul, avec l'intention de rétablir un régime fondamentaliste islamiste[37].

Politique[modifier | modifier le code]

Abdullah Abdullah, John Kerry et Ashraf Ghani lors d'une rencontre suivant les élections, en juillet 2014.
Hamid Karzai est le président d'Afghanistan de 2001 à 2014.
Parlement afghan en 2006.

L'Afghanistan est dirigé par le président Ashraf Ghani. Il succède à Hamid Karzai, en poste de 2001 à 2014 à la suite d'élections contestées par le candidat battu, Abdullah Abdullah.

En 2002, l'ancien monarque Mohammed Zaher Chah est retourné dans le pays ; bien que très populaire, à sa demande il ne fut pas réinvesti du pouvoir royal et son influence se limita seulement à des pouvoirs cérémonieux, jusqu'à sa mort en 2007.

Avec les accords de Bonn, la Commission afghane de la Constitution fut établie pour consulter le peuple et formuler une constitution. Programmée pour la réaliser le , la commission a demandé un délai pour entreprendre plus de consultations. La rencontre d'une Loya Jirga (Grand Conseil) constitutionnelle fut tenue en décembre 2003 quand une nouvelle constitution fut adoptée, créant une forme présidentielle de gouvernement avec une législature bicamériste.

Les troupes et les agences de renseignements des États-Unis et nombres d'autres pays sont présents, certains pour maintenir la paix, d'autres assignés à chasser les Talibans et al-Qaïda. Une force de maintien de la paix des Nations unies, la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) est opérationnelle à Kaboul depuis . L'OTAN a pris le contrôle de cette force le 11 août 2003. Une bonne partie du pays reste sous le contrôle des chefs de guerre.

L'Eurocorps est sous la responsabilité de l'OTAN qui dirige la FIAS à Kaboul depuis le . Les pertes parmi ces troupes sont le plus souvent provoquées par des erreurs d’identification, des attentats à la voiture piégée ou des accidents routiers aggravés par l’absence de ceintures de sécurité.

Des élections nationales furent tenues le . Plus de 10 millions d'Afghans furent enregistrés sur les listes électorales. Plus de 17 candidats s'opposant à Hamid Karzaï boycottèrent les élections, soupçonnant une fraude ; une commission indépendante mit en évidence la fraude, mais établit que cela n'affecta pas le résultat du scrutin. Hamid Karzaï gagna 55,4 % du vote[38]. Il fut investi de la présidence le 7 décembre. Ce furent les premières élections nationales du pays depuis 1969, lorsque des élections parlementaires furent tenues pour la dernière fois.

La politique intérieure du cabinet Karzaï est fondée sur un plan de reconstruction élaboré conjointement par ARTF[39] et plusieurs ministères clés : du Commerce et de l'Industrie, Économie et Finances, Mines et Ressources Naturelles. Le plan prévoit une privatisation des entreprises publiques ainsi que la création des conditions juridiques et fiscales pour attirer des investissements étrangers. Cette stratégie semble porter ses fruits. En 2007 l'entreprise chinoise China Metallurgical Group Corporation[40] a remporté l'appel d'offres du ministère des Mines et des Ressources naturelles portant sur l'exploitation de la mine de cuivre Ainak avec un investissement initial de 3 milliards de dollars US. L'Afghanistan recevra en échange près de 400 millions d'euros de redevances par an pendant 30 ans, durée de la concession. Le contrat prévoit également la construction d'une centrale électrique de 400 MW, d'une ville pour les mineurs, d'un hôpital et de plusieurs écoles. La Chine a par ailleurs promis la construction d'un chemin de fer reliant le port d'Hairatan sur le fleuve Amou-Daria dans le nord, jusqu'à la frontière pakistanaise à Turkham d'une valeur totale de 10 milliards de dollars US. Ce chemin de fer est considéré comme stratégique pour le développement du pays.

Ancienne parlementaire et éminente militante des droits de l'homme, Fawzia Koofi faisait partie de l'équipe de 21 membres de l'équipe de négociation Afghane, chargée de s'entretenir avec les talibans dans le cadre du processus de paix en Afghanistan. Le , elle et sa sœur Maryam Koofi ont été attaquées par des hommes armés. La critique vocale des talibans, Fawzia Koofi, a été légèrement blessée, car elle a reçu une balle dans le bras[41].

Provinces[modifier | modifier le code]

Carte des provinces de l’Afghanistan

L’Afghanistan est divisé en 34 provinces, ou velayat :

Économie[modifier | modifier le code]

Agriculture[modifier | modifier le code]

L'Afghanistan est avant tout un pays agricole. 85 % des Afghans sont des paysans[42]. Avant l'intervention soviétique de 1979, réclamée à cor et à cri par le régime communiste afghan alors en place, l'Afghanistan était connu pour sa production de fruits. Profitant d'un climat avantageux et ensoleillé au Sud et humide au Nord, l'Afghanistan produit une large gamme de fruits qui va du raisin aux pastèques en passant par les cerises, abricots et melons. Alexander Burnes, explorateur britannique, décrivait ainsi les fruits afghans : « Kaboul est particulièrement renommé pour ses fruits, qui sont exportés en grand nombre vers l'Inde. Ses vignobles sont si abondants que les grains sont donnés, pendant trois mois de l'année, au bétail. Il y en a de dix sortes différentes[e]. Le vin de Kaboul a un parfum proche de celui du Madère ; et il n'est pas douteux qu'une meilleure qualité pourrait être produite dans ce pays avec un peu de soin. Les habitants de Kaboul font de multiples utilisations des raisins, beaucoup plus que dans d'autres pays. Ils utilisent le jus pour rôtir la viande ; et, pendant les repas, ils se servent de poudres de fruits comme condiments. Ils sèchent également beaucoup de raisins, fabriquent beaucoup de sirop. Peshawar[f] est célèbre pour ses poires, Ghazni pour ses prunes, qui sont vendues en Inde sous le nom de « prunes de Boukhara », Kandahar pour ses figues et Kaboul pour ses mûres[43]. » Les fruits afghans sont toujours autant prisés par les pays voisins qui absorbent la quasi-totalité de la production.

Une grande partie des terres servent à produire du pavot au détriment de la culture de céréales, de fruits et légumes. La culture du coton a également pâti des années de guerre (170 000 tonnes de coton graine étaient produites annuellement avant la guerre) et de la généralisation de la culture du pavot[44]. Cela a pour conséquence une raréfaction de denrées alimentaires sur le marché intérieur et le paradoxe est que l'Afghanistan devient ainsi un importateur de fruits, de céréales et de légumes pour répondre aux besoins intérieurs. En outre ces produits sont chers et les Afghans pâtissent du renchérissement de ces denrées. La production de pavot reste la principale manne financière du pays. Selon les estimations annuelles de l'ONU, les surfaces dédiées à sa culture ont augmenté de 63 % par rapport à 2016, atteignant le record de 328 000 hectares cultivés en 2017. Cette évolution est particulièrement marquée dans le Helmand, région frontalière du Pakistan, où les cultures ont augmenté de 79 % pour recouvrir une surface de 63 700 hectares. Produisant à elle seule près de la moitié du pavot du pays, cette région consacre désormais un tiers de ses terres cultivables à la culture de l'opium. Même dans les régions du nord, où le pavot était quasi inexistant avant 2012, l’expansion est rapide : en 2014, la culture du pavot représentait 574 hectares ; en 2017, 43 000 hectares. Le pays totalise ainsi près de 90 % de la production mondiale d'opium[45].

L'Afghanistan fut également longtemps producteur de vin jusqu'à l'arrivée des islamistes au pouvoir. Bien que plus ouvert, le gouvernement actuel hésite à donner la permission de produire de l'alcool en Afghanistan. Avant 1992, l'Afghanistan produisait aussi des alcools forts comme la vodka.

Quant à ses céréales, la région de Badakhshan, à elle seule, est considérée comme le grenier à blé du pays. Le pays est largement autosuffisant si les terres sont correctement employées aux cultures vivrières.

Eau[modifier | modifier le code]

Le pays contient en son centre un massif montagneux qui culmine à plus de 7 000 mètres d'altitude appelé Hindou Kouch, le piémont de l'Himalaya. Ce massif montagneux contient des milliers de milliards de mètres cubes d'eau gelée en neiges éternelles. Plus d'une demi-douzaine de fleuves prennent leur source dans ce massif. Les problèmes de sécheresse sont essentiellement dus à l'absence d'un système d'irrigation efficace.

Les rivières forment un riche potentiel hydroélectrique très peu exploité. Quelques barrages hydroélectriques ont cependant été construits (Surobi et Surobi II, Darunta, Mahipar…)[46].

Ressources naturelles[modifier | modifier le code]

Au Moyen Âge déjà, certains géographes comme l'Arabe Ibn Hauqal (Xe siècle) font état d'une extraordinaire richesse du pays en ces termes : « On se procure à Badakhchan de magnifiques grenats, de splendides pierres précieuses qui valent les rubis par leur beauté et par l'éclat surprenant de leurs coloris roses, grenadins, purpurins ou encore d'une nuance lie-de-vin. C'est également là que l'on extrait le lapis-lazuli, grâce aux nombreux gisements des montagnes environnantes. »

En outre, le pays dispose d'autres innombrables richesses en tout genre et un immense potentiel d'exploitation à l'échelle industrielle. Mises au jour par les géologues soviétiques, elles sont estimées à 1 000 milliards de dollars par des experts américains. La signature d'un protocole d'accord, le , entre le Ministère des mines et deux compagnies chinoises China Metallurgical Group et Jiangxi Copper Co sur les mines de cuivre d'Aynak, témoigne de ce potentiel.

Métaux[modifier | modifier le code]

On peut notamment citer : le plomb, le zinc, l'aluminium, le molybdène, le tungstène, le chrome, le baryum, le lithium, mais aussi des métaux très valorisés comme l'étain et le tantale, sans oublier les incontournables que sont le fer et le cuivre. Pour ce dernier, l'Afghanistan vient d'annoncer la signature de la cession d'exploitation de la mine de cuivre Aynak, le plus important investissement étranger civil alors[47]. Les clauses du contrat prévoient un investissement chinois (les gagnants de l'appel d'offres sont China Metallurgical Group et Jiangxi Copper Co) de 3 500 000 000 $, la construction du chemin de fer reliant le Nord de l'Afghanistan à la frontière pakistanaise, la construction d'une centrale électrique de 400 mégawatts et des royalties calculées sur 40 % des ventes de cuivre réalisées. En outre, l'Afghanistan a obtenu la construction d'une usine de transformation de minerai en lingots de cuivre, ce qui permettra au pays d'en maîtriser la technologie.

Le fer peut également constituer une source importante de devises pour le pays. En effet selon Albert-Félix de Lapparent, la teneur en fer des gisements découverts au sud du Bâmiyân (centre de l'Afghanistan), dans la région de l'Hadjigak, est de l'ordre de 60 %[réf. nécessaire]. L'exploitation des minerais de fer n'est pour l'instant pas à l'ordre du jour, mais représente un immense potentiel pour le pays.

Par ailleurs, des gisements d’or ont également été découverts dans des régions assez éloignées les unes des autres. Au Badakhchan, fut découverte dans les années 1960 une importante mine d'or qui n'est pas encore exploitée. Plus récemment une autre mine d'or a été découverte en 2003 près d'Hérat à l'Ouest de l'Afghanistan. L'exploitation a déjà commencé et c'est une entreprise britannique qui l'assure.

Ces gisements de métaux ferreux et non ferreux constituent un potentiel de développement et de croissance considérable tant pour le pays que pour les entreprises qui envisagent d'y investir.

En 2010, une équipe de géologues américains confirment les immenses réserves en métaux que possède le pays : selon cette évaluation, ces gisements, répartis dans tout le pays, seraient suffisants pour faire de l'Afghanistan l'un des premiers exportateurs mondiaux de minerais. Ils mettent en particulier en avant les réserves de lithium, de fer et de cuivre[47].

Pierres ornementales[modifier | modifier le code]

Depuis l'Antiquité, l'Afghanistan est la source principale de lapis-lazuli pour toute la planète. Cette pierre ornementale incrustée de quartz a servi à fabriquer des bijoux qu'on a retrouvés dans les tombes des nobles aussi bien en Inde, qu'en Chine et même en Égypte antique. En outre, le lapis-lazuli a servi de pigment bleu pour la peinture de la période de la Renaissance en Europe. À titre d'exemple, citons le bleu éclatant qui a servi à peindre le ciel sur le dôme de la chapelle Sixtine au Vatican, ou le bleu des palais nasrides à Grenade en Espagne musulmane, ce pigment bleu provient du lapis-lazuli venu sur le dos des chameaux afghans.

Pierres précieuses[modifier | modifier le code]

En ce qui concerne les pierres précieuses, hormis le diamant, l'Afghanistan contient quasiment toutes les autres pierres précieuses, parmi lesquelles on peut citer l'émeraude, le rubis, le saphir. Le pays a même donné son nom à une pierre : l'afghanite. Le commerce de l'émeraude et de lapis-lazuli a permis au commandant Massoud de payer la guerre coûteuse qu'il menait contre les talibans[b].

Énergies fossiles[modifier | modifier le code]

Le pays possède d'importants gisements de gaz naturel dont l'exploitation avait commencé il y a plus de 60 ans déjà. Dans les années 1980, les réserves étaient estimées par la Banque mondiale à 140 milliards de m3. Des études préliminaires réalisées au début du XXIe siècle montrent que ces évaluations ont été sous-estimées d’au moins 18 fois, les réserves réelles seraient donc plus près de 2 520 milliards de m3. D'autres experts pensent qu'elles sont encore plus vastes puisque les estimations ne concernaient que le nord et l'ouest, or certaines poches ont été découvertes dans le Sud et l'Est.

Les réserves de pétrole seraient 90 fois plus grandes que ce que pensaient les Soviétiques dans les années 1980. Aujourd’hui, des compagnies pétrolières comme Unocal, Texaco, BP et Total se sont installés à Kaboul pour remporter des appels d’offres du gouvernement[48].

Charbon[modifier | modifier le code]

Le charbon est exploité au début du XXIe siècle de manière quelque peu rudimentaire par des habitants résidant près les gisements. L'utilisation de celui-ci est encore domestique, essentiellement pour le chauffage. Mais on estime que l'exploitation du charbon en Afghanistan pourrait rendre le pays autosuffisant en termes d'énergie. Reste cependant l'obstacle écologique : à l'heure où tout le monde cherche le moyen de réduire l'émission de CO2 dans l'atmosphère, le choix du charbon comme énergie pourrait consister une erreur stratégique dans le développement à long terme de l'Afghanistan.

Production de tapis[modifier | modifier le code]

Tapis afghan

L'Afghanistan est l'un des plus grands producteurs de tapis du monde.

Ce secteur d'activité emploie plus d'un million de personnes, soit 3 % de la population[réf. nécessaire]. Des millions d'autres personnes travaillent dans des branches d'activités connexes, telles que la production de la laine, la coupe, le lavage et la conception stylistique.

En 2005, les exportations de tapis de l'Afghanistan ont atteint 140 millions de dollars US, ce qui en fait officiellement le produit d'exportation le plus important du pays.

Selon une étude réalisée pour le compte de l'Agence des États-Unis pour le développement international, l'importance de ce secteur doublerait si le pays pouvait faire revenir les entreprises qui se sont délocalisées au Pakistan.

Seule une petite proportion des tapis au dessin très élaboré et aux belles couleurs est vendue à l'étranger en tant que produits afghans, car plus de 90 % d'entre eux sont envoyés au Pakistan pour la coupe, le lavage et la finition. Ils sont alors exportés avec une étiquette indiquant qu'ils ont été fabriqués au Pakistan.

Narco-économie[modifier | modifier le code]

La culture du pavot à opium en hectares entre 1994 et 2016 en Afghanistan[49].

Depuis le retrait des troupes soviétiques, la production d'opium est une source importante de revenus pour les Afghans. Ainsi dans son livre Afghanistan - Opium de guerre, opium de paix, le journaliste et sociologue Alain Labrousse estime qu'un tiers de l'économie du pays repose sur le trafic d'opium ou de ses dérivés. L'Afghanistan est le premier fournisseur mondial d'opium[42].

Même durant la période des Talibans, sa production a continué, avec plus ou moins un laisser-aller de la part des autorités talibanes. Le mollah Omar a même déclaré à des journalistes allemands : « À long terme, notre objectif est de nettoyer complètement l'Afghanistan de la drogue. Mais on ne peut pas demander à ceux dont l'existence dépend entièrement de la récolte de passer du jour au lendemain à d'autres cultures. » Il a tout de même ajouté que « si des non-musulmans souhaitent acheter de la drogue et s'intoxiquer, ce n'est pas à nous qu'il appartient de les protéger ». Durant l'été de l'an 2000, les Talibans ont malgré tout décidé de faire cesser complètement la production d'opium, la faisant baisser de plus de 95 %. Le peu d'opium encore produit en Afghanistan le fut très majoritairement sur des territoires contrôlés par l'Alliance du Nord, dont la province du Badakhchan qui produisit à elle seule 83 % du pavot afghan entre l'été 2000 et la fin de 2001 (estimation de 185 tonnes d'opium produits, dont 151 au Badakhchan[50]).

Patrouille de militaires australiens et afghans dans un champ de pavots.

Depuis la fin de la guerre d'Afghanistan en 2001 et la mise en place d'un nouveau gouvernement, la culture du pavot, qui était déjà diffuse à l’époque des Talibans, a aujourd’hui atteint des niveaux records estimés pour 2006 à 6 100 tonnes, ce qui dépasse largement la demande mondiale et concurrence durement les autres produits de la toxicomanie. La production par irrigation de légumes ou de fleurs peut s'avérer possible mais est très vulnérable aux sabotages.

Selon le rapport annuel de l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC), publié le 27 août 2007, la production d'opium en Afghanistan a augmenté de 34 % entre 2006 et 2007. Le montant total de la récolte de pavot s'élèvera à 8 200 tonnes pour 2007, contre 6 100 tonnes en 2006. En tout, les terres d'Afghanistan utilisées pour la culture du pavot sont passées de 165 000 hectares en 2006 à 193 000 en 2007. D'après les enquêteurs de l'ONUDC, la culture du pavot se développe essentiellement là où la présence des talibans est très importante, dans le sud, soit à 80 % dans quelques provinces le long de la frontière avec le Pakistan[51].

Autre point de comparaison issu de l'ONUDC, d'après ses rapports Opium survey 2001[52] et Afghanistan Opium Survey 2007[53], la surface cultivée en pavot est passée de 7 606 ha en 2001 (dont plus de 80 %, 6 342 ha, dans la province du Badakhshan, celle qui était à l'époque principalement contrôlée par l'Alliance du Nord), à 197 000 ha en 2007 (dont 70 % dans 5 provinces du Sud-Ouest bordant le Pakistan, principalement celle de Helmand), puis 224 000 ha en 2014[49]. Ceci représente une multiplication par plus de 29 de la surface cultivée entre la dernière année du régime des Talibans et la situation en 2014.

Télécommunications[modifier | modifier le code]

En 2011, l'entreprise de téléphonie mobile Roshan est l'une des plus importantes du pays. Portée par les investissements du prince Karim Aga Khan IV, elle a pu se targuer d'être le premier employeur privé du pays.

Il y a trois autres opérateurs de téléphonie mobile, Afghan Wireless, MTN Group et Etisalat[54]. Depuis 2006 la téléphonie fixe est gérée par Afghan Telecom.

Démographie[modifier | modifier le code]

Groupes ethnolinguistiques de l'Afghanistan (CIA, 1997).

L'Afghanistan n'a jamais réalisé un recensement systématique de sa population, les chiffres exacts sur la taille et la composition des divers groupes ethniques ne sont pas disponibles. Les chiffres suivants manquent de fiabilité.

Les Pachtounes forment le plus grand groupe estimé à plus de 42 % de la population. Le deuxième grand groupe linguistique parle le dari comprenant les Hazaras (9 %) qui habitent le centre et les Tadjiks (27 %) (ou les Fars). Les Ouzbeks représentent 9 % de la population et les Arabes 8 %. Il y a également une présence non négligeable de tribus telles les Aimak (4 %), les Turkmènes (3 %), les Baloutches (< 2 %), les Pashayis ou Nouristani, les Kirghizes. Le bilinguisme est commun. Un petit nombre de minorités ethniques allogènes d'origine indienne, principalement des sikhs et des hindous, parlent le pendjabi.

Les Afghans sont majoritairement musulmans avec approximativement 80-89 % de sunnites et 10-19 % de chiites[55],[4]. Le reste d'entre eux est hindou, sikh, juif ou chrétien. Les hindous et sikhs représentent aujourd'hui 0,3 % mais 1 % dans les années 1970 car beaucoup ont fui pendant la guerre civile des années 1990 vers les contrées voisines, l'Europe ou l'Amérique. Avec la chute des Talibans, des sikhs sont retournés dans la province de Ghazni d'Afghanistan.

L'Afghanistan possède le taux de fécondité le plus élevé d'Asie : plus de cinq enfants par femme en moyenne.

Culture[modifier | modifier le code]

Beaucoup de monuments historiques du pays ont été endommagés dans les guerres récentes et d'autres détruits comme les deux célèbres statues de Bouddha dans la province de Bamiyan en 2001 par les talibans. En 2017, le site bouddhiste de Mes Aynak est menacé de destruction par l'industrie minière[56].

Avant 1980, il y avait une tradition de francophonie chez les élites et classes favorisées de l'Afghanistan, et le roi Zaher Chah était francophone, ainsi qu'environ 10 000 Afghans. L'anglais était sans doute plus parlé, et sensiblement plus important. La Poste d'Afghanistan a émis des timbres avec légendes en français jusqu'en 1996. Avec la guerre civile, et l'avènement des Talibans, les rares Afghans qui parlaient des langues étrangères parlaient farsi (persan), arabe, et anglais. Un grand nombre d'Afghans proches du régime communiste, entre 1978 et 1992, savent parler le russe. Les deux lycées français furent fermés en 1979 ; ils sont de nouveau ouverts depuis 2003, ainsi que d'autres établissements scolaires, américains, britanniques, etc.

Religion[modifier | modifier le code]

Mosquée bleue d'Hérat.

Les Afghans sont musulmans à 99 %. Il y a environ 80 % de sunnites.[réf. nécessaire]

On compte également environ 20 000 hindous, répartis dans tout le pays, de 5 000 à 10 000 zoroastriens ainsi qu'un nombre très réduit de sikhs, de chrétiens et de bouddhistes qui furent tous persécutés par les talibans. Il y a aussi des yézidis, souvent confondus avec les zoroastriens[réf. nécessaire], dont les adeptes sont peu nombreux et concentrés vers la frontière iranienne. Les baha'is, tout comme en Iran, sont fortement discriminés, et persécutés, et ils ne sont pas reconnus comme un groupe religieux minoritaire. Avant 1992, il y avait entre 2 000 et 3 000 chrétiens, fortement persécutés après 1992. Ils sont majoritairement, depuis, exilés en des pays étrangers.[réf. nécessaire]

Entre 1996 et 2002, sous les talibans, les hindous et les sikhs, comme les autres religions, furent persécutés. Il y avait environ 50 000 hindous et sikhs en Afghanistan en 1975. Au moins 80 % des non-musulmans fuirent avant 2002. Depuis 2003, des hindous et des sikhs reviennent : ce sont surtout des commerçants, et l'Afghanistan entretient des relations diplomatiques avec l'Inde. Il n'y a aucune statistique pour les chrétiens, fortement persécutés.[réf. nécessaire]

De nos jours, en Afghanistan, déclarer avoir une autre religion que l'islam sunnite ou chiite, est un sujet délicat : nombreux sont les membres de groupes religieux minoritaires qui dissimulent leur confession, et déclarent être musulmans, pour vivre leur vie tout simplement, et éviter ainsi des représailles éventuelles, surtout des Talibans, ou d'autres fanatiques religieux. Ce qui est le cas surtout des Baha'is, des Zoroastriens, des Sikhs, et des Hindous, et des rares Chrétiens.[réf. nécessaire]

Les Bouddhistes sont entre 3 000 et 5 000 membres (2018), et vivent surtout dans les régions très montagneuses des provinces de Badakhchan, Badghis. et Baghlan. Historiquement, les Bouddhistes étaient majoritaires, dans l'actuel Afghanistan, avant le VIIe siècle et l'avènement de l'Islam dans le pays. Les Bouddhas géants sculptés dans la roche, de Bamiyan, étaient un témoignage de cette époque. On trouve aussi des Bouddhistes très isolés dans le peu peuplé Corridor du Wakhan.[réf. nécessaire]

Santé[modifier | modifier le code]

L'accès à l'assainissement et à l'eau potable n'est pas acquis dans tout le pays, de même pour le système médical alors que de nombreuses maladies à transmission vectorielle endémiques ou récemment introduites (notamment transmise par des moustiques, tiques, mouches, poux…) concerne tout ou partie du pays : fièvre hémorragique de Crimée-Congo, paludisme, Fièvre pappataci, dengue, fièvre jaune, encéphalite japonaise, maladie du sommeil, leishmaniose cutanée, peste, fièvre de la vallée du Rift, chikungunya, bilharziose, poussières en aérosol ou maladie du contact avec le sol, fièvre de Lassa, filariose, fièvre des tranchées, fièvre boutonneuse méditerranéenne, leishmaniose cutanée (zoonose), leishmaniose cutanée (anthropisation), Leishmaniose viscérale, fièvre Q, fièvre pourprée des montagnes Rocheuses, fièvre jaune, virus du Nil occidental, fièvre de Sindbis, fièvre pourprée des montagnes Rocheuses de Sibérie, typhus à tetranychidae (typhus des broussailles), typhus à poux, typhus murin, fièvre récurrente mondiale, leptospiroseLeptospira icterohaemorrhagiae, L. hebdomadis, L. tarassovi, L. grippotyphosa, L. pomona, L. javanica, L. canicola, L. ballum, L. bataviae). Le pays est aussi touché par la rougeole, la diphtérie, la méningite, la grippe, la tuberculose, des infections respiratoires aiguës, la méningite à méningocoques, la poliomyélite, le charbon, la rage, la rougeole, Escherichia coli entérotoxinogène, Campylobacter, Shigelle, Salmonella, Cryptosporidium spp. , Giardia intestinalis, Entamoeba histolytica, amibiases, hépatite A, hépatite E, fièvre typhoïde et paratyphoïde[57],[58]

Éducation[modifier | modifier le code]

Une classe d’enfants d’un petit village d’Afghanistan
ISU Alphabétisation de population adulte de Afghanistan 1980-2015

Au printemps 2003, on estimait que 30 % des 7 000 écoles d'Afghanistan avaient été sérieusement endommagées pendant la vingtaine d'années de l'occupation soviétique et de la guerre civile. Seulement la moitié des écoles ont indiqué avoir de l'eau potable, tandis qu'un peu moins de 40 % estimait avoir un état sanitaire adéquat. L'éducation pour les garçons ne fut pas une priorité pendant le régime des Talibans, tandis que les filles en furent complètement bannies.

Une étude de 2002 menée par le groupe d'aide Save the Children indique qu'en regard de la pauvreté et de la violence de leur environnement, les enfants afghans s'adaptent. L'étude donne du crédit aux institutions fortes de la famille et de la communauté.

Plus de quatre millions d'enfants afghans, sans doute le nombre maximal, sont reconnus avoir été scolarisés pendant l'année scolaire qui a débuté en mars 2003. L'éducation est maintenant accessible aux garçons et aux filles.

Le niveau d'alphabétisation de la population est estimé à 43,1 % pour les hommes et 12,6 % pour les femmes[4]. En Afghanistan, beaucoup de filles ne reçoivent aucune instruction et celles qui vont à l'école n'y restent en général pas plus de quatre ans.

Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
21 mars Nouvel An Naw-Rouz نوروز (en persan)
19 août Fête nationale (indépendance)

Droits des femmes[modifier | modifier le code]

Langues[modifier | modifier le code]

Il existe 40 langues répertoriées en Afghanistan dont 2 langues officielles nationales, le dari et le pachto.

Le farsi (persan) est la première langue du Pays, qui est nommé dari par la suite par des présidents pachtounes afin d'effacer les grandes histoires liée aux peuples Tajik en Afghanistan, cette langue est parlée par une grande partie de la population, et même par des Pachtounes.

L'anglais est généralement parlé par une grande partie de l'élite, mais son enseignement est très limité par la grande pauvreté de la population. Au temps du régime communiste, entre 1978 et 1992, le russe était enseigné. De nos jours, il est le plus souvent parlé et compris surtout dans les régions du nord, et à Kaboul. Le russe est beaucoup moins présent dans le sud du pays. L'arabe, le hindi, le chinois (mandarin), l'allemand et le français sont des langues enseignées dans un cadre universitaire.

Si l'arabe est la langue parlée dans le cadre religieux, peu d'Afghans le parlent couramment. Cependant, c'est une langue très importante pour le commerce ou le travail au Moyen-Orient, surtout dans les riches pays producteurs d'hydrocarbures.

Statistiques[modifier | modifier le code]

  • Population : 34 940 837 habitants (en 2018). 0-14ans : 40,92 % ; 15−24 ans : 21,85 % ; 25−54 ans : 30,68 % ; 54−64 ans : 3,95 % ; + 65 ans : 2,4 %[4]
Un marché afghan.
  • Superficie : 652 230 km2[4]
  • Densité : 38 hab./km2
  • Frontières terrestres : 5,529 km (Pakistan 2,430 km ; Tadjikistan 1,206 km ; Iran 936 km ; Turkménistan 744 km ; Ouzbékistan 137 km ; Chine 76 km)[4]
  • Littoral : 0 km[4]
  • Indicateur de développement humain (IDH) : 0.498 (168e sur 189) [59],[60]
  • Extrémités d'altitude : de +258 m à +7 485 m[4]
  • Espérance de vie des hommes : 50,6 ans (en 2018)[4]
  • Espérance de vie des femmes : 53,6 ans (en 2018)[4]
  • Taux de croissance de la pop. : +2,37 % (en 2018)[4]
  • Taux de natalité : 37,5 naissances/ 1 000 habitants (en 2018)[4]
  • Taux de mortalité : 13,2 morts/ 1 000 habitants (en 2018)[4]
  • Taux de mortalité infantile : 108,5 morts/ 1 000 naissances (en 2018)[4]
  • Taux de fécondité : 5,02 enfants/femme (en 2018)[4]
  • Taux de migration : −0,9 migrant/ 1 000 habitants (en 2018)[4]
  • Création du pays : Octobre 1747
  • Reconnaissance internationale : 1880
  • Lignes de téléphone : 13 500 (en 2011)[4]
  • Téléphones portables : 17 558 000 (en 2011)
  • Postes de radio : 167 000 (en 1999)
  • Postes de télévision : 100 000 (en 1999)
  • Utilisateurs d'Internet : 1 000 000 (en 2009)[4]
  • Nombre de fournisseurs d'accès : 46 (en 2010)[4]
  • Routes: 42,150 km (dont 12,350 km goudronnés) (en 2006)[4]
  • Voies ferrées : 24,6 km
  • Voies navigables : 1,200 km (en 2008)[4]
  • Nombre d'aéroports : 53 (dont 19 avec des pistes goudronnées) (en 2010)[4]

Afghans célèbres[modifier | modifier le code]

Il s'agit de personnes nées sur le territoire de l'Afghanistan moderne, de personnes ayant eu la nationalité afghane ou de personnes ayant toujours leur nationalité afghane.

Penseurs, savants et écrivains[modifier | modifier le code]

  • Abû Hanîfa : Juriste, Imam et un savant musulman, ce spécialiste de l'islam est à l'origine de l'école juridique musulmane dite Hanafite. Il est communément admis que le père de Abou Hanifa, Thabit bin Zuta, fut un commerçant originaire de Kaboul qui s'est installé à Koufa en Irak peu avant la naissance d'Abou Hanifa que les musulmans d'obédience hanafite connaissent aussi sous le nom respectueux d'Al-Imam al 'Azam (le grand Imam) ;
  • Al-Farabi : Né à Faryab, ce philosophe musulman fut un commentateur émérite des sages de la Grèce antique, il a par ailleurs approfondi les sciences et tous les arts de son temps et fut appelé le « Second instituteur de l'intelligence ». Le premier instituteur étant le grec Aristote ;
  • Djalâl ad-Dîn Rûmî né à Balkh (actuel Afghanistan) dans le Khorasan (grande région de culture perse), le 30 septembre 1207 et mort à Konya (dans l'actuelle Turquie) le 17 décembre 1273, est un poète mystique qui a profondément influencé le soufisme. Il est considéré en Orient comme un grand maître spirituel et désigné comme « Mawlânâ »
  • Khushal Khān Khaṭak (1613-25 février 1689 ; pachto : خوشال خان خټک), également connu sous le nom de Khushal Baba (pachto : خوشال بابا), était un poète afghan, chef et allié des moghol de la tribu Khattak contre les combattants de la liberté pachtoune(spécialement Tribu Yousafzai). Khushal Khan a servi les Moghols en les protégeant des combattants de la liberté pachtounes pendant la majeure partie de sa vie. Après avoir été expulsé de la position de chef tribal remplacé par son fils par l'empereur moghol, Khushal Khan s'est retourné contre les moghols. Puis après, Khushal a prêché l'union de tous les Pachtounes et a encouragé la révolte contre l'Empire moghol, promouvant le nationalisme pachtoune pachtounwali dans les dernières années de sa vie, à travers la poésie. Khushal a écrit de nombreux ouvrages en pachto mais aussi quelques-uns en persan (Dari). Khushal est considéré comme le "père de la littérature pashto" et le poète national de l'Afghanistan ;
  • Abdur Rahmān Mohmand (1632-1706) (pachto : عبدالرحمان بابا), ou Rahmān Bābā (pachto : رحمان بابا), était un célèbre derviche et poète pachtoune soufi et poète de Peshawar dans l'empire moghol (Khyber Pakhtunkhwa). Lui, avec son contemporain Khushal Khan Khattak, est considéré comme l'un des poètes les plus populaires parmi les Pachtounes. Sa poésie exprime un côté mystique pacifique de la culture locale qui est de plus en plus menacée par des interprétations moins tolérantes de l'islam
  • Jamal-al-Din Afghani : écrivain et penseur, a vécu en Égypte, en Turquie et en France où il a pu échanger quelques lettres avec Ernest Renan. Les Iraniens réfutent l'idée qu'il soit Afghan mais des doutes sérieux subsistent sur ses origines iraniennes ;
  • Khan Abdul Ghaffar Khan (Pashto/Urdu : خان عبد الغفار خان) ou aussi appelé par les afghan (Bacha Khan)(né à Hashtnagar en Utmanzai au Peshawar, Indes Britanniques vers 1890 – mort à Peshawar (Pakistan) en résidence surveillée le 20 janvier 1988) était un dirigeant politique et spirituel pachtoune d’origine Afghane, connu pour son opposition non violente à la domination britannique à la fin du règne de l'empire sur le sous-continent aux côtés de Mahatma Gandhi avec son mouvement Khudai Khidmatgar inspiré par le Mouvement pour l'indépendance de l'Inde. C'est un des représentants majeurs de la non-violence islamique. Il voulait réunir tous les Pachtounes ; il est enterré à Jalalabad en Afghanistan ;
  • Mahmoud Tarzi (1863-1933), penseur nationaliste, écrivain et poète, fondateur du premier périodique d'Afghanistan « Seraj-ul-Akhbar » en 1911 et par la suite ministre des Affaires étrangères et ministre d'Afghanistan à Paris.
  • Atiq Rahimi : cinéaste, romancier et photographe franco-afghan, lauréat du Prix Goncourt 2008 ;
  • Khaled Hosseini : médecin et romancier américain d'origine afghane, auteur du célèbre Les Cerfs-volants de Kaboul.

Chefs d'État, chefs militaires et administrateurs[modifier | modifier le code]

  • Barmécides (VIIIe siècle) - La famille des Barmécides est une grande famille de noblesse musulmane originaire de Balkh, en Afghanistan. Faisant partie de l'élite politique et administrative du califat abbasside, la famille des Barmécides a offert de grands vizirs à plusieurs califes qui ont marqué non seulement l'histoire arabo-musulmane, mais sans doute l'histoire mondiale comme Haroun ar-Rachid ou encore le calife Al-Mansour. Les 1001 nuits évoquent cette famille dans une de ses nombreuses histoires ;
  • Muhammad Khalji ou Ikhtiyar-ud-Din Muhammad ibn Bakhtiyar Khalji est un général ghuride, lieutenant de Qûtb ud-Dîn Aibak, conquérant du Bihar et du Bengale, à l'origine de la dynastie Khaldji qui règne sur le sultanat de Delhi entre 1290 et 1320.
  • Muhammad Ghûrî (1149 - 15 mars 1206), ou Mu`izz ud-Dîn Muhammad, est l'un des acteurs principaux dans la propagation de l'islam dans le Nord de l'Inde ;
  • Alâ ud-Dîn Khaljî, (persan : علاء الدین خلجی) est un sultan de Delhi de la dynastie des Khaldjî entre 1296 et 1316. Il était considéré par les Afghans comme le second Alexandre le Grand ;
  • Bahlul Lodi est le fondateur de la dynastie des Lodi. Gouverneur afghan du Pendjab, il dépose le dernier sultan de la dynastie des Sayyîd Alam Shah le 19 avril 1451 et règne sur le sultanat de Delhi jusqu'à sa mort en 1489. Il réussit à conquérir une grande partie de l’Inde du Nord ;
  • Sher Shah Suri (1486-1545) - chef militaire et administrateur, suzerain de l'Inde du Nord, son tombeau à Sasaram, en Inde, est classé au patrimoine mondial de l'humanité et qualifié par les indiens de second Taj Mahal ;
  • Mirwais Khan Hotak (1673-1715) - chef des tribus Ghilzaï, se rebella contre le pouvoir perse du XVIIIe siècle, prit et mit à sac à plusieurs reprises Ispahan, il apparaît notamment dans les célèbres Lettres persanes de Montesquieu sous les traits d'un sanguinaire chef afghan ;
  • Ahmad Chah Durrani, empereur-fondateur d'Afghanistan de 1747 à 1773 ;
  • Malalai de Maiwand (pachto : نورزی د معيړند ملالۍ) (aussi connue sous le nom de Malala (pachto : نورزئی ملاله) ou Malalai Anaa (pachto : نورزی ملالۍ انا), signifiant Malalai Noorzai la grand-mère, est une héroïne populaire nationale d'Afghanistan qui rallia l'armée pachtoune contre les troupes britanniques en 1880 lors de la Bataille de Maiwand. C'est une jeune femme pashtoune qui a combattu avec Ayub Khan et qui est responsable de la victoire afghane lors de cette bataille le lors de la Seconde guerre anglo-afghane. Elle est aussi connue comme la « Jeanne d'Arc afghane. » Plusieurs écoles, hôpitaux ou autres institutions sont nommés en son honneur en Afghanistan. Son histoire est mentionnée dans tous les livres scolaires afghans ;
  • Mohammad Zaher Chah Mohamadzai Durrani (règne de 1933 à 1973) - dernier chah d'Afghanistan ;
  • Mohammad Daoud Khan, premier ministre de 1953 à 1963 et puis président-fondateur de la république d'Afghanistan de 1973 à 1978 ;
  • Ahmed Chah Massoud (actif des années 1980 jusqu'en 2001) - chef militaire de l'ethnie tadjike, célèbre pour ses faits d'armes en Afghanistan sous l'occupation soviétique et le régime taliban. Le commandant Massoud fut assassiné le , deux jours avant les attentats du 11 septembre à New York, par deux faux journalistes ;
  • Commandant Amin Wardak (années 1980 - actif jusqu'en 1995, où il s'exile en France) - ce chef militaire pachtoune au tempérament trempé est originaire de la province de Wardak. Grand commandant de la résistance, il a été parmi les plus audacieux et courageux combattants durant la guerre contre l'occupation soviétique en Afghanistan ;
  • Commandant Abdul Haq - cet autre chef militaire pachtoune fut célèbre pour ses qualités de guerrier et de négociateur, il participa à l'opération internationale pour renverser le régime taliban et fut assassiné lors d'une embuscade tendue par les talibans et leurs alliés, l'ISI pakistanais ;
  • Gulbuddin Hekmatyar (né en 1947) - chef militaire ayant combattu les Soviétiques, allié des Talibans et combattant islamiste ;
  • Mohammad Omar (né en 1959) - chef des talibans d'Afghanistan, et chef de l'État de l'émirat islamique d'Afghanistan, de 1996 à 2001 ;
  • Hamid Karzai, président intérimaire et puis président de la république islamique d'Afghanistan de 2002 à 2014 ;
  • Zalmay Khalilzad (né en 1951) - homme politique américain d'origine afghane, conseiller du président George W. Bush, 31e ambassadeur des États-Unis auprès des Nations unies ;
  • Abdul Rachid Dostom (né en 1954) il a été l'un des chefs militaires du gouvernement communiste de la république démocratique d'Afghanistan soutenu par l'URSS. Il est le principal leader de la communauté ouzbek en Afghanistan. Dostom est le chef du "Mouvement Islamique National d'Afghanistan" ;
  • Ashraf Ghani, président de la république islamique d'Afghanistan depuis le  ;

Musiciens[modifier | modifier le code]

  • Sonita Alizadeh, rappeuse et activiste en faveur du droit des femmes née en 1996 ;
  • Soosan Firooz, artiste considérée comme la première rappeuse d'Afghanistan ;
  • Ustād Mohammad Hussain Sarāhang, chanteur classique (khayal, thumri, tarana, raag), dans les années 1980 il a reçu le très prestigieux titre de Sartag-é musiqi (couronne de la musique), en Inde, où il fut immensément célèbre et révéré.

Codes[modifier | modifier le code]

L'Afghanistan a pour codes :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. À la suite du traité de Gandamak, ce « quasi-protectorat » ne sera pas reconnu par la communauté internationale mais la politique étrangère est prise en charge par la Couronne britannique qui installe un résident représentant le vice-roi des Indes à Kaboul ; cf. Antoine Fleury, La pénétration allemande au Moyen-Orient, 1919-1939 , éd. Brill, 1977, p. 279 note 1
  2. a b c d et e À l'origine, le mot taliban est le pluriel de taleb. « Les mots étrangers francisés, qu’ils soient à l’origine un pluriel ou un singulier, prennent aujourd’hui la marque française du pluriel. Les mots spaghetti et graffiti sont déjà des pluriels en italien ; le pluriel français s’écrit le plus souvent avec un « s ». […] On voit donc que la marque française du pluriel s’impose pour taliban […] ». Voir André Racicot, « Traduire le monde : Le pluriel de taliban », Bureau de la traduction du canada, (consulté le 23 février 2021). On écrira donc : les Talibans.
  3. S'inspirant à la fois des systèmes américain et français, la constitution afghane accorde d'importants pouvoirs au président de la République. Par exemple, comme la constitution française, la constitution afghane accorde au président le droit de dissoudre la chambre basse du parlement bicaméral. En revanche tout comme la constitution américaine, la constitution afghane ne fait partager les prérogatives et les pouvoirs du président avec aucune autre personnalité (exécutif monocéphale, absence de la fonction du premier ministre). http://www.afghan-web.com/politics/current_constitution.html#chapterthree
  4. On retrouve cet affrontement tout au long de l’histoire afghane, notamment contemporaine. À titre d’exemple, les talibans sont essentiellement dirigés par les Ghilzai, la tribu de Mollah Mohammad Omar, alors que le président de 2001 à 2014, Hamid Karzai, est un représentant de la tribu des Durrani, branche Mohammadzaï, clan Popalzaï.
  5. Au début du XXIe siècle, on dénombre 30 variétés de raisins en Afghanistan.
  6. Désormais au Pakistan.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Article seize de la Constitution de l'Afghanistan de 2004 » (consulté le 13 juin 2012).
  2. Jacques Frémeaux, Les empires coloniaux dans le processus de mondialisation, Maisonneuve & Larose, 389 p. (ISBN 2-7068-1610-4, lire en ligne), p. 75.
  3. Zalmaï Haquani, Sébastien Brabant, Marc Hecker, Paul Presset, Denis Rolland, Roland Barraux, Une vie d'Afghanistan : entretiens avec Sébastien Brabant, Marc Hecker, Paul Presset, L'Harmattan, , 262 p. (ISBN 2-296-00717-1, lire en ligne), p. 206.
  4. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v et w (en) « The World Factbook — Central Intelligence Agency », sur www.cia.gov (consulté le 14 avril 2018).
  5. Pierre-Arnaud Chouvy, Les territoires de l'opium: conflits et trafics du Triangle d'Or et du Croissant d'Or (Birmanie, Laos, Thaïlande et Afghanistan, Iran, Pakistan), Éditions Olizane, , 539 p. (ISBN 2-88086-283-3, lire en ligne), p. 385.
  6. Antoine Fleury, La Pénétration allemande au Moyen-Orient, 1919-1939 : le cas de la Turquie, de l'Iran, et de l'Afghanistan, BRILL, (ISBN 9028602976, lire en ligne).
  7. Sophie Chautard, La géopolitique du XXe siècle et du nouvel ordre mondial, Studyrama, , 298 p. (ISBN 2-84472-547-3, lire en ligne), p. 216.
  8. Antoine Fleury, La Pénétration allemande au Moyen-Orient, 1919-1939: le cas de la Turquie, de l'Iran, et de l'Afghanistan, BRILL, (ISBN 978-90-286-0297-7, lire en ligne), p. 280.
  9. (en-US) « The Origin Of The Name Afghan », sur www.hinduwebsite.com (consulté le 29 janvier 2021)
  10. Bernard Dupaigne et Gilles Rossignol, Guide de l’Afghanistan, La Manufacture de livres.
  11. (en) « First Afghan War - Battle of Kabul and Retreat to Gandamak », sur britishbattles.com (consulté le 8 janvier 2017).
  12. Afghanistan2002, p. 23 sqq..
  13. a b et c Gulya Mirzoeva, Afghanistan 1979, France, , Entretien avec le Général Shanawaz TANAÏ ministre de la défense de l'Afghanistan 1988-1990.
  14. Odd Arne Westad (trad. Christian Jeanmougin (Traduction)), La Guerre froide globale : le tiers-monde, les États-Unis et l'URSS (1945-1991, Payot, (ISBN 978-2-228902410).
  15. Vincent Jauvert et Zbigniew Brzezinski, « Oui, la CIA est entrée en Afghanistan avant les Russes… », Le Nouvel Observateur,‎ , cité dans Peter Franssen et Pol de Vos (collaborateur), « Ben Laden et les États-Unis : une lutte commune », dans Le 11 septembre : pourquoi ils ont laissé faire les pirates de l'air, Editions EPO, , 185 p. (ISBN 978-2-87262-192-7, lire en ligne), p. 46.
  16. (en) Robert Gates, From the Shadows : The Ultimate Insider's Story of Five Presidents, Simon & Schuster, , 608 p. (ISBN 978-1-4165-4336-7, lire en ligne), p. 146.
  17. (en) « Women in Afghanistan: Pawns in men's power struggles », Refworld,‎ (lire en ligne).
  18. Olivier Thomas, « Afghanistan, le tournant », L'Histoire, no 405,‎ , p. 26 (lire en ligne).
  19. « Retour sur l’expérience communiste en Afghanistan », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne).
  20. Antonin Hoffmann, « Afghanistan : comment le cauchemar islamiste a germé sur les ruines de la révolution », sur Le Vent Se Lève, (consulté le 25 février 2020).
  21. Sapir et Piatigorsky 2009, p. 162.
  22. L’Ombre des Talibans, Ahmed Rashid
  23. Christophe Jaffrelot, « Le Pakistan miné par les affrontements entre sunnites et chiites », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne).
  24. « L’OTAN réunie à Bruxelles pour assurer le succès de sa mission en Afghanistan », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  25. Catherine Rebuffel, « Cinq médecins sans frontières tués en Afganisthan », La Croix,‎ , p. 8 (ISSN 0242-6056).
  26. « Le président afghan Hamid Karzaï annule une visite en province », La Croix,‎ , p. 8 (ISSN 0242-6056).
  27. « Sept morts dans un attentat antiaméricain en Afghanistan », Libération,‎ , p. 9 (ISSN 0335-1793).
  28. « L'OTAN confirme la mort de douze civils dans un raid aérien en Afghanistan », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  29. « La France fait du bon travail en Afghanistan », entretien avec Hamid Karzai, Paris-Match, 15 mai 2007, p. 61
  30. NATO, « Mission Resolute Support en Afghanistan », sur NATO (consulté le 4 novembre 2020).
  31. (en) « Agreement for Bringing Peace to Afghanistan between the Islamic Emirate of Afghanistan which is not recognized by the United States as a state and is known as the Taliban and the United States of America », sur state.gov, .
  32. a et b Jean Michel Morel et Georges Lefeuvre, « Afghanistan. Les pourparlers de paix, d’un enlisement à l’autre », sur Orient XXI, (consulté le 4 novembre 2020).
  33. « À Herat, en Afghanistan, les déplacés climatiques sont réduits à la misère », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  34. AFP, « Afghanistan : le chef des troupes américaines se retire, les Taliban poursuivent leur avancée », AFP / France 24,‎ (lire en ligne)
  35. (en) Pepe Escobar, « A Saigon moment in the Hindu Kush », sur Asia Times,
  36. « Afghanistan : Les talibans affirment contrôler 85 % du territoire afghan dont certaines frontières », sur 20 minutes,
  37. Christophe Decroix, « Afghanistan : avec le départ des troupes américaines, la crainte d'un retour des Talibans », RTL,‎ (lire en ligne)
  38. (en) « Karzai declared Afghan president », sur news.bbc.co.uk (consulté le 8 janvier 2017).
  39. (en) « Afghanistan - Afghanistan Reconstruction Trust Fund », sur worldbank.org.
  40. « Afghanistan: une société chinoise va exploiter une mine de cuivre : Aujourd'hui la Chine », sur aujourdhuilachine.com.
  41. « Une négociatrice afghane et militante des droits des femmes blessée par balle », sur Mediapart (consulté le 15 août 2020).
  42. a et b National Geographic France. Numéro de février 2011
  43. (en) Alexandre Burnes, Travels into Bokhara and a voyage to the Indus, t. I, Oxford, university press, coll. « Historical Reprints », , p. 155.
  44. « Afghanistan : le retour du coton », sur rfi.fr, .
  45. « En Afghanistan, la production d'opium continue d'exploser », sur france24.com, .
  46. Draft Power Generation Map - Carte des centrales électriques d'Afghanistan
  47. a et b Thomas Vampouille, « L'Afghanistan assis sur un trésor de minerais », sur lefigaro.fr, .
  48. http://afghanistan.cr.usgs.gov/oil.php, USGC (United States Geological Survey)
  49. a et b (en)UNODC and illicit crop monitoring Les rapports annuels de l'UNODC sur la production d'opium en Afghanistan
  50. unodc.org rapport 2001 (pages 18-20) du Programme des Nations unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID) sur la production d'opium en Afghanistan
  51. « Des rappeurs d'Afrique contre le libre-échange », sur Le Monde.fr, .
  52. suzanne.kunnen, « Previous surveys », sur www.unodc.org (consulté le 8 janvier 2017).
  53. suzanne.kunnen, « UNODC - Crop Monitoring », sur www.unodc.org (consulté le 8 janvier 2017).
  54. (en) Whitepages.af, opérateurs Telecom en Afghanistan
  55. (en) « Mapping the Global Muslim Population », sur pewforum.org, (consulté le 4 octobre 2020).
  56. « Afghanistan : dernier zoom sur Mes Aynak avant disparition », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne).
  57. Global Disaster Information Network. Infectious diseases in Afghanistan. Reliefweb. https://reliefweb.int/report/afghanistan/infectious-diseases-afghanistan-report-global-disaster-information-network-gdin. 7 novembre 2001.
  58. (en) J. Robert C Bransfield, « Did Infections Caused by World War I Contribute to Causing World War II? », sur ContagionLive, (consulté le 9 juin 2020).
  59. « Afghanistan - Indice de développement humain (IDH) | Statistiques », sur perspective.usherbrooke.ca (consulté le 24 janvier 2020).
  60. « Classement des États du monde par indice de développement humain (IDH) », sur Atlasocio.com (consulté le 24 janvier 2020).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]